Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pendant un quart d’heure se poursuit la conversation où Guignard apprend que cet étranger, ce moine qui regagne, sous sa bure, en récitant son chapelet, le couvent austère de son ordre, aurait pu être, était déjà dans le monde, par sa famille, ses relations sociales, son savoir et ses talents, ce que l’on appelle l’ornement d’une société. S’il eut employé à la recherche de la fortune ou des succès mondains cette valeur intellectuelle si haute qu’annonce sa conversation, dans ce milieu parisien qui consacre les renommées : homme de lettres à la culture de l’incomparable littérature française, homme d’épée à la gloire d’une patrie adorée, orateur entraînant à la défense des principes sacrés dans le parlement de l’état, diplomate nanti des plus chers intérêts du drapeau national chez les grands du monde, de quel brillant avenir ne pouvait-il pas rêver, celui-là !

Telles sont les réflexions dont l’esprit de Guignard s’entretient lorsque déjà le moine a disparu au tournant de la rue