Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/239

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des Remparts. Il se le représente, tout à l’heure, reclus dans sa cellule, lorsqu’après avoir parcouru, — ignoré mais heureusement chez nous non point humilié, — les rues bruyantes de la ville, il refera, dans la prière et de courtes heures de repos, ses forces morales et physiques généreusement données dans cette journée à la moisson des âmes. Quelle est donc irrésistible et surnaturelle cette voix d’en haut qui parle aux âmes d’élite et les subjugue dans de tels renoncements humains ! Il lui revient un souvenir de l’avoir entendue, cette voix, sans avoir sans doute délibérément endurci son cœur, mais sans la comprendre peut-être. Et quand il se dit qu’à quelques arpents du couvent, où cet homme supérieur a voulu descendre aux yeux des hommes fit s’annihiler dans l’amour de Dieu, se trouvait un autre asile où, pour avoir monté trop vite et aspiré trop haut, son malheureux ami de jeunesse était venu s’abîmer, il souffrit comme d’un spasme