Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/242

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Que de tristesses déjà il avait trouvées dans cette période où la vie doit pourtant sourire ! Du foyer au collège et dans le monde professionnel, n’a-t-il pas eu à traîner la longue et lourde chaîne de ses désillusions ?

S’il n’a pas, comme le misérable Larive, voulu jamais donner dans l’arrivisme effronté, ne peut-il au moins s’accuser d’avoir vécu ces dix années dernières un peu à l’excentrique ? Sans amitié vraie, sans amour réconfortant, sans foyer pour stimuler ses énergies et le consoler de ses peines, va-t-il toute sa vie souffrir de la candeur cruellement désabusée de son affection pour un ami de collège ?

Plus d’une fois, il a tenté de porter envie à ce Larive, depuis les premiers jours malheureux de ses vacances de finissant à Armagh, jusqu’aux terribles émotions de sa dernière lutte électorale contre lui. N’en serait-il pas de même pour tous les bonheurs terrestres que nous poursuivons avec tant d’âpreté : faux brillants, récom-