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LA CANDIDATURE

autorité, les dispensateurs des aides gouvernementales qui font si souvent, l’avenir des comtés.

De part et d’autre les avis se divisent entre les délégués des paroisses, allant parfois au gré des préférences personnelles d’un chacun, au lieu de suivre l’intérêt des localités ; préférences déjà basées pour plusieurs sur les espérances de favoritisme et de promotion. Lorsque tout à coup, un cri s’élève d’un groupe de jeunes gens : —

— « Mais parlez-donc, vous, monsieur Guignard ! »

Il n’en fallait pas davantage pour faire diversion à l’étalage des mérites des deux premiers poseurs à la candidature.

— « Oui, oui parlez, monsieur Guignard ! Vous êtes l’enfant du comté aussi, vous ! Puis c’est un avocat de la ville comme les autres ! Parlez ! »

Et le nouveau tribun, acclamé d’avance, poussé, porté sur l’estrade par tous ceux qui sont venus là pour s’amuser de l’imprévu, n’a pas le temps de se recueillir