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Page:Christen - L'Hygiène dans l'armée japonaise, 1911.pdf/6

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toyages de détail. Elle frotte l’une contre l’autre ses pattes, qu’elle passe ensuite sur ses ailes ; au contraire, l’homme s’habitue à grand’peine aux ablutions du matin sur les mains et sur le visage ; il accepte que son logement soit mal tenu, et dans la solidarité tout particulièrement étroite de la caserne, les négligences de chacun réalisent l’indéniable pollution du milieu. Voilà ce qu’il ne faut pas cesser de répéter aux soldats, et cette comparaison avec les animaux laissera dans des esprits simplistes une empreinte bien autrement profonde que les grands mots scientifiques.

Mais si, par leurs efforts, les médecins militaires sont parvenus à obtenir des résultats indéniables dont on ne saurait trop leur être reconnaissant, on ne peut s’empêcher de constater pourtant combien il leur faut parfois de patience persévérante pour arriver à provoquer chez nos soldats ces réflexes de propreté dont parle M. le médecin-major Legrand. S’il faut en croire le Dr Matignon, la tâche du médecin militaire japonais serait beaucoup plus aisée, car pour notre confrère, qui a beaucoup voyagé et beaucoup vu, il n’y a qu’un peuple propre, réellement propre, c’est le peuple japonais. Ce besoin de propreté, écrit-il dans un livre fort intéressant, L’Orient lointain, est inné chez les Japonais, et les circonstances les plus graves, les plus périlleuses ne font pas oublier aux sujets du Mikado qu’ils doivent être propres.

Lors des affaires de Chine, en 1900, de sanglants combats furent livrés autour de Tien-tsin, combats dans lesquels les Japonais eurent à supporter le principal effort des troupes chinoises. Et tous les jours, quand les petits soldats allaient au feu, leurs habits blancs étaient immaculés. Cette propreté vraiment extraordinaire fut une