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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


1 Juillet

que ces Messieurs déclinèrent; mais jy restait ferme et je demandais du tems pour me déterminer au sujet des garanties et pour parler plus amplement avec eux.

Mons. de Steigentesch me livra la lettre du Roi de Dannemarc que je n'ouvrais pas dans leur presence mais dans la qu'elle il me dit que je trouverais les ordres du Roi et le sort qui m'attendait si je ne les suivait pas — Je repondis que je savait fort bien que le Roi pouvait me déshériter, qu’il n'avait qu’a dire un mot et que les liens entre nous serait alors rompus; mais que mon fils resterait alors à ma place. Steigentesch dit: que le meme sort l’attendait aussi et lorsque je dis qu’il n’y aurait plus de frein si on voulait pousser l’injustice aussi loin il soutint avec impudence que ce serait la plus grande justice d’agir ainci envers mon fils. — Ce qui etoit remarquable c’est quil dit aussi avec colère: qu'il n'avait jamais vu son Maître plus outre que contre les Norwegiens pour leur résistance illicite —

Du reste ces Messieurs et surtout le Prussien assurèrent que l’Europe entière reconnaissait que j’avais sauvé le peuple de l’Anarchie et attendait de moi que je voudrais actuellement même avec des sacrifices personnels assurer son bonheur futur —

Malheureusement dis-je a ce que je crois incompatible avec une union avec la Suede mais la Diète seule en peut décider — sur quoi Orlof répéta que je pouvais faire des conditions tel que je les voulais tout ce que vous n’avez jamais pu imaginer et vous les aurez par l’influence des quatres puissances garants —

Les Envoyés ne voulurent point recevoir le diner que je leur avait proposé ils en avait davance fait leurs excuses au General Haxthausen —

La lettre du Roi de Dannemarc que le General Steigentesch me livra etoient très menaçantes, et contenait le 6 ordres suivant:

  1. que Sa Maiesté révoquait tout le pouvoir qu’il m’avait accordé en m’envoyant en Norwege
  2. qu’a la réception de cet Ordre je devais me dedire du pouvoir et des tittres que j’avais prix et déclarer que puisque la Suede avait consenti a tout ce qui pouvait assurer l’independance du peuple norwegien après l’union sous le sceptre de la Suede je me