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CHAP. VIII. — GUILLAUME BUDÉ ET JACQUES BORDING

«Ardua promittis, solo vel mense disertos Cum te nos juras reddere posse viros, Promissum hoc nihil est, nihil est has fundere nugas, Est quoque nil musas vel superare novem Id tibi cum multis commume est , Gallia centum, Quid facile id præstent Gallia mille dabit. Ast aliud nosti solus, quo Pallada vincis Quidquid et Atlantis scit vafer ille nepos Vis dicam ? Nosti Reges emungere nummis : Est id, quo doctum vincere quemque potes. Hos nobis astus tua si documenta recludent, Quis tibi pro tantis artibus astra neget ? Major eris Phœbo, quod si Jovis aula placebit, Tu Jove depulso Jupiter altus cri[1]

L’époque du départ définitif de Dolet était arrivée. A la fin de mai ou dans les premiers jours de juin 1534, au moment où il souffrait d’une fièvre, qui, paraît-il, provenait de l’anxiété morale dans laquelle il se trouvait, il dut quitter Toulouse en toute hâte pour échapper à une seconde arrestation. Il se retira chez un ami à la campagne, se proposant de rester caché jusqu’à ce que l’orage fût passé et espérant pouvoir ensuite revenir à ses études. Toutefois il semble s’être demandé quelle décision il allait prendre. Ses goûts personnels, comme nous l’avons vu, le poussaient à retourner une seconde fois en Italie ; et s’il devait continuer ses études de droit, c’était à Pavie ou à Padoue qu’il avait l’intention d’aller. Mais avant de quitter la France, Dolet désirait livrer à l’impression deux discours, ses poèmes et quelques lettres qu’il avait échangées avec ses amis. Il est fort peu probable qu’il aurait pu trouver à Toulouse un imprimeur disposé à publier un livre qui contenait des attaques si violentes contre cette ville, contre ses magistrats et sa populace ; aussi ce fut dès ce moment qu’il songea à aller à Lyon. Il se proposait de passer par cette ville en se rendant en Italie et d’y demeurer le temps nécessaire pour surveiller la publication de ses œuvres.

  1. Orat. duæ, p. 186