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CHAP. IX. — LYON

de Dolet, lesquelles, ridicules dans l’original, le seraient encore bien plus dans une traduction. Finet termine en disant : «Quel que soit votre jugement, pendant que Dolet, sur l’avis des médecins, fuit la chaleur de l’été et fait un séjour à la campagne, je vais surveiller l’impression des œuvres dont je parle plus haut, mais je ne dirai rien à l’auteur avant que nous arrivions à Padoue. Je vous ai déjà écrit que dès que la chaleur sera moins forte, nous avons l’intention de nous rendre dans cette ville. En attendant, donnez-moi de vos nouvelles et dites moi quelles sont les études qui vous occupent. Adieu. Lyon, (1er août[1]?).»

Cette lettre est suivie d’une autre lettre qui est censée être adressée par Chrysogon Hammonius, Italien, à Criton Archagatus[2].

Après quelques généralités et quelques remarques louangeuses sur Dolet, l’auteur continue en disant : «Je rendis hier visite à l’éditeur, où il était naturel que je rencontrasse Simon Finet, l’ami le plus intime de Dolet. Voyant à son air qu’il était un peu excité et perplexe, je lui demandai ce qui l’amenait chez l’imprimeur ; et Finet, qui n’est pas un homme d’une culture ordinaire, me répondit : «Je vais livrer un trésor au public», et, en même temps, il me montra deux discours de Dolet ; je n’ai jamais rien lu de plus élégant et de plus habile. Il les a dérobes à l’auteur, soucieux qu’il est de la réputation de son ami lequel avait décidé de retarder la publication d’une

  1. La date de cette lettre : Ad Calend. Sext. est certainement inexacte. Elle fut écrite quelque temps après l'arrivée de Dolet à Lyon (1er août). Au lieu de Sext., je lis Sept.
  2. Je n’ai pu découvrir qui étaient Chrysogon Hammonius et Criton Archagatus. On trouve une ode sur la mort du premier dans le quatrième livres des Carmina de Dolet. Sur Simon Finet, tout ce que nous savons, c’est qu’il fut le Pylade de notre Oreste. MM. Des Marets et Rathery se trompent certainement en essayant, dans la biographie de Rabelais qui fait partie de leur excellente édition de ses œuvres, d’identifier Finet avec un certain ******, ami et confrère de Rabelais à l'abbaye de Fontenay, dont Budé fait mention dans ses épîtres grecques.*****4>tv6to**** , qui était arrivé à l'âge d'homme et était probablement prêtre quand Budé parla de lui (au plus tard en 1522), était de beaucoup l'aîné de Simon Finet, le camarade d’étude de Dolet à Toulouse en 1533.