Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
244
ÉTIENNE DOLET

le grand désir que j’ai de faire quelque chose pour le bien public. »

Puis viennent quelques justes critiques sur la manière d’écrire l’histoire (et d’autres sujets) adoptée alors, et Dolet compare cette manière avec celle de Budé, dont les œuvres lui inspirent ces lignes : « Viendra-t-il jamais un temps où vos écrits seront négligés par les savants ? Se lassera-t-on jamais de les lire ? Vos œuvres vivront à jamais, aussi bien que celles qui, comme les vôtres, sont une preuve de ce grand savoir qui donne l’immortalité. » Il annonce après cela que ses Commentaires auront trois volumes, dont il offre d’abord le premier.

Trois pièces de vers latins adressées à son livre viennent ensuite ; je me hasarde à citer celle-ci :

Doleti ad Commentarios.

«Prima meæ monimenta artis, monimenta juventæ
Prima meæ, tandem auspiciis exite secundis :
Ac longæ pertæsa moræ, nimiumque retenta
Vos desiderium capiat jam lucis : in auras
Surgite : nec maledica hominum vel lingua, vel asper
Sermo metum injiciat : studio quin luminis ite
Ite (imbecilles animos timor arguit) ite.
Prima meæ monimenta artis, monimenta juventa
Prima meæ tandem auspiciis exite secundis. »

Je passe sous silence les digressions et les dissertations de ce premier volume qui sont consacrées à la glorification de l’auteur, aux attaques dirigées contre ses ennemis réels ou imaginaires, aux éloges de Villanovanus et de Longueuil et aux critiques adressées à Érasme[1], et je citerai ici la plus longue,

  1. Dans une longue dissertation sur l’éloquence et sur l’imitation de Cicéron (col. 1233), il compare Erasme et Longueuil. Toutes les épithètes les plus péjoratives sont réservées à Érasme, tandis que Longueuil est loué à l’excès.