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ÉTIENNE DOLET

J’ai montré plus haut[1] combien cette accusation est peu fondée ; mais je crois cependant que tout le monde sera de l’avis de Sturm quand il dit : «Peu m’importe où Dolet a pris ses Commentaires ; ils ont rendu de grands services à ceux qui étudient la composition latine et qui aiment la bonne littérature, et j’aurais voulu que Dolet ou Navagero ou n’importe qui eût pu les terminer ; nous aurions possédé alors un traité complet et définitif sur la langue latine très habilement composé et arrangé[2]. »

Dolet n’était pas homme à laisser passer inaperçue une attaque comme celle de Floridus. Il y répondit, en 1540, par son De Imitatione Ciceroniana adversus Floridum Sabinum[3]. C’est un in-quarto de cinquante-six pages, dédié à Guillaume Bigot ; il contient deux traités différents : le premier, qui est le plus court, est le De Imitatione Ciceronania ; le second (de la page 21 à la page 55) est intitulé : Responsio ad convitia Floridi Sabini. Le premier, à l’exception d’une page au commencement et d’une autre page à la fin, n’est qu’une série d’extraits de son dialogue sur le même sujet, il contient son argumentation concernant l’imitation. Ici, comme dans le De re Navali, il voulait faire connaître à ses lecteurs ce qu’il avait réellement écrit, afin qu’ils pussent juger jusqu’à quel point les attaques de ses adversaires étaient justifiées. Le second traité (Responsio ad convitia) ne peut pas être mieux caractérisé que par cette appréciation de Née de la Rochelle[4]: « Dans le second livre, dont il a fait deux parties, il disserte d’abord sur le style de son adversaire, sur le sien propre, sur celui d’Érasme, de Longueuil, et des Allemands ; il cite

  1. Voir p. 44.
  2. Préface de Sturm, mise en tête de son édition des Formulæ et Phrases Doleti, Argentorati, 1576. Une grande partie de cette préface est citée par Maittaire, Annales Typ. III, 78
  3. Brunet (Manuel, art. Sabinus) dit à tort que ce livre est une réponse à l’Apologia in M. A. Plauti calumniatores de Sabinus. C’est une réponse aux Sectiones Succissivœ. Dans l’Apologia il n’est pas question de Dolet.
  4. Vie de Dolet. p. 41.