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CHAP. XVII. — LE GRAMMAIRIEN ET LE TRADUCTEUR

d’éditeur, ajoutant des préfaces (des épîtres liminaires, suivant l’expression du procès), des odes, des notes marginales, et autres additions. Il n’est pas toujours commode de faire la part de l’auteur et celle de l’imprimeur.Le Chevalier Chrestien, traduit du latin d’Erasme et imprimé par Dolet en 1542, lui a été souvent attribué, mais ce n’est que la réimpression de la traduction de Louis de Berquin. Le vrai moyen de bien et catholiquement se confesser, traduit aussi d’Erasme, peut être dû à Dolet, quoique cela soit peu probable. Il ne réclame nullement cet ouvrage comme sien, et il figure au procès comme un des livres damnés et erronés, imprimés (et non écrits) par Dolet avec épîtres liminaires excitatives à la lecture d'iceux. Barbier a montré que l’édition deL'internelle Consolation (c'est une traduction du De Imitatione Christi), dont il n’avait eu qu’un exemplaire incomplet, n’est qu’une réimpression d’une ancienne traduction. La traduction française de la paraphrase des psaumes de David de Campensis, imprimée par Dolet en 1542, lui est attribuée par Duverdier et par Boulmier, mais il est évident que ni l’un ni l’autre n’ont vu un exemplaire de l’ouvrage. Après le doute exprimé par Née de la Rochelle, M. Boulmier aurait pu hésiter avant d’affirmer que ce livre avait été « imprimé et traduit par Dolet». Cet ouvrage n'est pas rare au point qu’on ne puisse en trouver un exemplaire ; aurait pu alors voir par la préface que la traduction était due à une autre plume que celle de Dolet. Du Verdier évidemment l’a confondue avec une traduction des Psaumes imprimée par Dolet en même temps que les Cantiques et qu’un court opuscule de saint Athanase (certainement traduit du latin par Dolet), la même année que la paraphrase de Campensis. Il se peut que Dolet ait été le traducteur de tous ces ouvrages; toutefois pour ce qui concerne les psaumes et les cantiques, il est évident que la traduction n’est pas une œuvre personnelle, mais simplement une version antérieure revue et corrigée, et il n’y a rien à dire sur cet ouvrag d’un mérite négatif. Quant au traité de saint Athanase sur les psaumes,