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ÉTIENNE DOLET

Les renseignements sur l’inquisition en France étant si peu abondants, le lecteur ne sera pas surpris s’il nous est difficile de donner une liste complète de tous les inquisiteurs. Raymond de Gossin, occupa ces fonctions en 1532, et, sans nul doute, présida aux procès de Jean de Caturce et de Jean de Boyssone. C’était lui qui avait dénoncé au parlement, dès le commencement de l’année 1532, la présence de l’hérésie à Toulouse et avait obtenu l’autorisation d’arrêter un grand nombre de personnes de toutes les classes, cette année-là[1]. Il eut pour successeur Louis Rochette, lequel, peu après sa nomination, fut destitué, jugé et brûlé pour hérésie à l’endroit même où fort probablement il avait été témoin du martyre de Caturce et de la rétractation de Boyssone.

En 1534, nous trouvons un certain Jehan Gauteret, docteur en droit et chanoine de Saint-Juste, désigné comme «juge et inquisiteur de l'hérétique pravité es cité et diocèse de Lyon » servant d’assesseur aux deux vicaires généraux de l’archevêque dans le procès de Baudichon de la Maison Neuve[2]. Mais il ne semble pas avoir été inquisiteur général.

En 1534 ou peu après, la personne que Rabelais[3] appelle Nostre maistre Doribus, fut nommée grand inquisiteur par le général des Dominicains et fut dûment reconnue par le roi et ensuite par le pape.

Le frère Matthieu Ory, ou Orry[4], Breton de naissance et


    mérite du livre, c’est que l’auteur cite les archives de l’inquisition et les registres du parlement de Toulouse.) La jurisprudence du grand Conseil examinée dans les maximes du royaume. Ouvrage précieux contenant l’histoire de l’inquisition en France. Avignon 1775 (par E. L. V. de Gœzmann). M. de Gœzmann dit que l’inquisition a subsisté de fait en Roussillon jusqu’en 1762. (Le Roussillon ne devint la possession de la France qu’en 1659 et avait conservé l’inquisition ainsi que d’autres institutions espagnoles.)

  1. Voyez plus haut p. 77.
  2. Procès de Baudichon, Genève, Fick, 1873. On l’appelle quelquefois Official des Excès et Inquisiteur de la foy.
  3. Liv. II, c. 22.
  4. Dans le Procès d’Estienne Dolet son nom est Oroy. Merle d’Aubigné l’appelle Oritz et ailleurs on trouve Oriz. J’adopte l’orthographe de ses propres écrits et celle du Grand Martyrologe.