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Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/454

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ÉTIENNE DOLET

plaire, il y en a d’autres dont il n’en existe qu’un seul, probablement celui qui fut gardé par ordre de la cour.

Les montagnes du Piémont offrirent à Dolet une retraite sûre. C’est là qu’il prépara une série de poèmes sur son emprisonnement, auxquels il donna le nom de Second Enfer. En 1532, Marot, alors en prison pour hérésie, avait chanté sa captivité et en avait appelé au roi en des vers qu’il publia ensuite sous le nom de L’Enfer, et à dater de cette époque l’expression «l’Enfer de Marot» a été synonyme de prison. Dolet emprunta le titre de son poème à son ami. Il avait eu l’intention, comme il nous le dit dans sa préface, de publier un premier Enfer, ayant trait à la captivité de quinze mois qu’il venait de subir, mais son arrestation et sa fuite l’avaient empêché de publier cet opuscule, quoiqu’il fût presque achevé ; la nécessité dans laquelle il se trouvait d’obtenir le pardon du roi pour avoir échappé aux mains de la justice et d’avoir la permission de retourner en France, l’avait décidé à composer et à publier le Second Enfer avant que le premier « fût mis en lumière ». Il fut terminé le Ier mai 1544, et peu de temps après, ne pouvant résister au désir d’embrasser encore une fois sa femme et son fils, Dolet osa rentrer en France et même se rendre à Lyon, espérant que sa visite ne serait pas connue et ayant l’intention, après avoir donné les ordres nécessaires pour l’impression de son Second Enfer, de se rendre au camp royal, qui était alors en Champagne, afin de présenter au roi, qu’il espérait rencontrer là, les épîtres émues qui se trouvaient au début du livre, et de lui demander grâce de s’être enfui et permission de revenir à Lyon. «Retournant dernièrement du Piedmont avec les bandes vieilles, pour avec ycelles me conduire au camp, que vous dressez en Champaigne (Roy chrestien), l’affection et amour paternelle ne permist que passant près de Lyon je ne misse tout hazard et danger en oubly, pour aller veoir mon petit filz, et visiter ma famille. Estant là quattre ou cinq jours (pour le contentement de mon esprit) ce ne fut sans desploier mes thresors, et prendre garde s’il y