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ÉTIENNE DOLET


Un autre contemporain, dont le nom n’est pas venu jusqu’à nous, a écrit l’épitaphe suivante, où l’on sent plus de sympathie et plus de vraie émotion[1]:

Mort est Dolet, et par feu consommé
Oh ! quel malheur ! oh ! que la perte est grande,
Mais quoy ! en France on a accoustumé
Toujours donner à tel saint tel offrande.
Bref, mourir faut, car l’esprit ne demande,
Qu’issir du corps, et tost estre délivre,
Pour en repos ailleurs s’en aller vivre.
C’est ce qu’il dit, sur le point de brusler
Pendant en haut, tenant ses yeux en l’air
« Va-t-en esprit droit au ciel pur et munde
Et toy mon corps, au gré de vent voler,
Comme mon nom voloit parmy le monde. !»

  1. Le Laboureur : Additions aux Mémoires de Castelnau, vol. I, p. 348 (édition de 1731).