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Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/503

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CHAP. XXV. — OPINIONS ET CARACTÈRE

hauteur de Vida ou de Sannazar, il ne descend jamais jusqu’au niveau de Jules-César Scaliger. Si parfois il fait des fautes de quantité, des érudits et des poètes d’une plus grande réputation[1] que lui en ont fait aussi. Quoi qu’il en soit, dans ses poèmes latins parfois, et plus souvent encore dans ses poèmes français, notamment dans plusieurs citations que nous avons donnés, il

    sur son compte, trouvera une grande collection d’épigrammes flatteuses et non flatteuses ayant trait à Dolet dans les Annales Typographicœ de Maittaire (volume III, pages 10-122). Aucun de ses biographes cependant n’a fait mention des mordantes épigrammes écrites contre lui par Gilbert Ducher, généralement sous le nom de Durus (Epigrammata, Lugduni, 1538, p. 12, 38, 96, 194, 195), par Simon Vallambert, sous différents pseudonymes transparents (Epigrammaton Somnia, Lugduni 1340, p. 24, 28, 47, 48), par Antoine de Gouvéa (Epigrammata, Lugduni 1540, p. 17) et par Jehan Gigas (Sylvarum Libri, Vitebergæ, 1540. Ce volume non paginé contient quatre épigrammes contre Dolet . L’auteur de la vie de Dolet dans Les Hommes illustres de l’Orléanais empruntée surtout au manuscrit de Dom Gerou, conservé à la bibliothèque publique d’Orléans) dit que Muret était au nombre des amis intimes de Dolet et parle de lui avec éloge dans sa collection d’épigrammes. Je n’ai pu découvrir aucune mention de Dolet dans les ouvrages de Muret, ni rien qui pût indiquer qu’ils se fussent connus. Muret n’avait que vingt ans à la mort de Dolet. Outre les deux poèmes de Charles de Sainte-Marthe déjà cités, sa Poésie Françoise contient l’ode suivante adressée à Dolet :

    « Démosthène vivant, qui n’eut oncque second,
    Les Grecs eurent jadis éloquence entre mains.
    Lui mort, au monde vint Cicéron le facond.
    Lequel avecque soi le porta aux Romains.
    Apres luy, elle fut transportée aux Germains,
    Ou toujours demoura tant qu’Erasme a eu vie ;
    De la s’en retourna visiter l’Italie,
    Et avoit prins manoir chez Bembe et Sadolet.
    Mais depuis peu de temps leur a esté ravie
    Et tout droit amenée en France par Dolet.»

  1. On trouve dans Gray, généralement l’un des plus corrects et des plus élégants versificateurs latins, les vers suivants : « Irasque, insidiasque et tacitum sub pectore vulnus. » « Quin, uti nos oculis jam nunc juvat ire per arva. » « Silicet hæc partem tibi. Masinissa triumphi. » « Tempus ego certe memini felicia Pœnis. » Saumaise relève plusieurs fautes de quantité dans les poèmes de Milton et ni Buchanan ni Théodore de Bèze n’en sont exempts, ils font même des fautes de grammaire et de construction. Joseph Scaliger parle deux fois (dans les Scaligerana) des gallicismes de Théodore de Bèze.