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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

féodaux, et il est assez curieux de suivre dans les actes de foi et hommage reçus et rendus par ses seigneurs, les ricochets d’une vassalité compliquée. Un personnage comme Regnard, par exemple, après avoir reçu la foi du petit fermier qui exploitait un héritage sur la terre de Grillon, allait porter la sienne au seigneur du Marais ; le seigneur du Marais devait l’hommage au comte de Sainte-Mesme, à cause de Semont, dont relevait Grillon. Le comte de Sainte-Mesme devait, pour Semont, hommage au chapitre de Notre-Dame de Cléry, à cause de la seigneurie de Dimancheville, et le chapitre avait aussi ses devoirs. D’un autre côté, pour son comté de Sainte-Mesme, dont Semont dépendait, le comte devait foi et hommage au roi et au duc d’Orléans, à cause de la grosse tour de Dourdan ; nous ne suivons pas la filière dans tous ses détails[1].

Fief du moulin Grousteau. — Donné à bail à rente par Guillaume Aymery, seigneur de Rouillon, le 27 avril 1458, à Micheau Le Tessier, dit de Beausse, avec prés, aulnoys, grange et clos, moyennant une rente seigneuriale de douze septiers de blé froment, mesure de Dourdan, à douze deniers près du prix du meilleur, le moulin de Grousteau demeura dans la main des Tessier pendant plus d’un siècle, et conserva toujours le nom de moulin Micheau, du nom de son premier fermier. Il appartenait, au xviiie siècle, aux religieuses cordelières de la rue de Grenelle, à Paris, réunies en 1749 à l’abbaye de Longchamp[2].

Fief de Vausoleil. — Situé sur la rue de la Forest de Dourdan, consistant en masure et bois, tenus en roture par différents particuliers.

Fief du Rouage[3] de Dourdan et des Granges-le-Roy (relevant du roi, à cause de son château de Dourdan). — Le 3 décembre 1352, Charles de Rougemont, par-devant deux notaires du Châtelet de Paris, vendait le « Rouage » de Dourdan et des Granges à Robert de Boutarvillier. Robert le transmettait à sa soeur Marie, des mains de laquelle il passait, de père en fils, à Jean de Nasselles, Pierre de Nasselles, Jean de Nasselles, seigneur des Loges et de la Chaise[4]. C’est de ce dernier que Claude de Poisieu, seigneur de Sainte-Mesme, l’acheta le 25 octobre 1510, devant Soutif, tabellion à Dourdan, moyennant 100 livres tournois et une robbe de chambre à l’épouse du vendeur. Ce droit de rouage était de deux deniers parisis par charrette, et quatre deniers parisis par

  1. La terre de Grillon, habitée par Lebrun, devint le centre d’une manufacture de filature et tissage de coton, créée par le consul, florissante sous l’Empire, plusieurs fois reprise et finalement abandonnée. Une sorte de cité ouvrière, dont il ne reste plus que le souvenir, s’élevait non loin du château. Il y a peu d’années, le château délabré a disparu comme le reste. Le moulin et la terre viennent d’être acquis par M. Charles Dujoncquoy, dont la belle propriété de la Garenne s’étend de l’autre côté de la route, en face Grillon.
  2. Le moulin Micheau a été supprimé, il y a quelques années, pour augmenter la chute du moulin Prieur ou Choiselier, qui est un peu au-dessus.
  3. Droit prélevé sur les charrois.
  4. Sentences du Trésor, 12 avril 1507. — 29 mai 1508.