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CHAPITRE XIII.

charriot chargés de vin ou autre breuvage, et, à faute de le payer ou déprier, amende de 60 sols parisis.

Les profits du roi pour ce fief montaient à 23 livres 10 deniers. (Actes du bailliage de Dourdan, en 1512.)[1]

Justice de Rouillon. — La justice de Rouillon, qui était commune à Liphard, à Semont avec ses dépendances, et aux maisons de la rue d’Étampes à Dourdan, n’était que moyenne et basse avant 1651. C’était à Dourdan qu’elle s’exerçait le plus souvent. Nous lisons dans un aveu et dénombrement du 29 avril 1467 : « Item, toute la justice moyenne et basse sur tous les manans et habitans de la ville de Rouillon, de Luffehard et de Semons, aussi maisons et masures assises en ladite ruë d’Estampes, étant de la censive dudit Rouillon, en l’une desquelles maisons sises en laditte ruë d’Estampes, il y a prison, et où l’on tient les plaids et juridiction de la justice de Rouillon, pareillement et semblablement comme audit lieu de Rouillon, quand bon semble audit seigneur de Rouillon, et en icelle est encore la prison dudit seigneur de Rouillon, qui est toute ronde. » Le siége de la justice de Rouillon paraît avoir été de tout temps une cause de jalousie et un sujet de contestations entre les propriétaires et les officiers du bailliage de Dourdan. Longtemps elle se rendit à l’entrée de l’auditoire de Dourdan, qui en garda le nom de Barre de Rouillon. A la suite d’un différend, on la transporta rue d’Étampes, et là, tout près de la prison en forme de puits qui s’y voyait encore, comblée de pierres, au xviie siècle, on charria de Rouillon un grosse pierre en forme de meule de moulin, devant laquelle furent cités les plaideurs. Au xviiie siècle, M. Lévy, propriétaire de Rouillon, s’avisa d’installer sa justice dans une des dépendances de sa nouvelle maison du Parterre, et de faire inscrire sur la porte, en face de la croix Rouge : « Justice de Rouillon, » en lettres d’or sur marbre noir, avec les armes royales ; mais le procureur du roi s’en émut, et, par suite d’une transaction, la justice de Rouillon fut à toujours expulsée du territoire de la ville[2].

Moyens et bas justiciers jusqu’en 1651, les seigneurs de Rouillon acquirent le droit de haute justice lors de l’érection de la terre de Sainte-Mesme en comté. (Lettres patentes de septembre 1651.) Leur justice s’exerçait par un bailli, un procureur liscal, un greffier, procureur postulant et sergent à la barre du bailliage de Dourdan. Les appellations ressortissaient audit bailliage, et les droits se reportaient en plein fief au roi, à cause du comté de Dourdan.

Au droit de justice s’ajoutaient ceux de mesurage, arpentage, bor-

  1. Hommage (1510). Arch. de l’Emp., P. 8, no 5. — Lettres royaux, 20 déc. 1511. — Arrêts du parlement, 25 juin 1533. — 3 janvier 1558. — Sentences du bailliage, etc.
  2. Ce marbre avec son inscription vient d’être offert à la collection de la ville par Mme de Beaulieu, naguère propriétaire de la ferme de Rouillon.