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L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN

guilliers, pour mieux faire encore, désirèrent qu’elles fussent refondues mais ils eurent à s’en repentir. Le fondeur Leguay recommença trois ou quatre fois sans pouvoir obtenir l’accord parfait et on lui intenta un procès. En mai 1778, les habitants décrétèrent une refonte générale et votèrent un crédit de 4,600 livres. Le réprésentant Couturier, envoyé à Dourdan en mai 1793 pour faire fermer les églises et envoyer à l’hôtel des Monnaies l’or et l’argent des vases sacrés, dirigea sur Paris, à la fonderie de canons, trois des cloches de Saint-Germain. La sonnerie de Dourdan est encore fort belle, mais nous sommes loin des splendeurs de nos pères.

Ajoutons que l’on vit des temps où Saint-Germain se signala par un vrai luxe de propreté et d’entretien ; il y eut en ce genre des époques bien caractérisées de mouvement et d’élan. Tout le xviie siècle fut employé à réparer les tristes dégâts causés par le xvie. Les contributions des habitants, les largesses de Louis XIII, les dons d’Anne d’Autriche, les sacrifices de la fabrique de 1660 à 1672 effacèrent peu à peu les anciens désastres. Un grand zèle de nettoyage et d’ornementation s’empara des marguilliers et habitants vers 1735, à l’imitation de Saint-Arnoult et d’autres églises, et, dans tous les comptes de cette époque, le panier à houssoir l’église joue un grand rôle. Une foule d’achats viennent embellir autels et chapelles, et, au dire des contemporains fiers et émerveillés, « Saint-Germain sent sa cathédrale plutôt que toute autre chose. »


§ III

SERVICE RELIGIEUX.

Le Clergé. — L’administration, de séculière qu’elle était avant le xiie siècle, étant devenue régulière, l’abbé de Saint-Chéron-lès-Chartres désignait plusieurs frères de son ordre pour desservir la paroisse ; l’un d’eux, comme il a été dit, sous le tire de « frère prieur-curé » jouissait du bénéfice de la cure et de la suprématie pastorale. « Ils vivoient ensemble honnêtement, disait un ancien marguillier dans un mémoire devant l’officialité de Chartres. L’un desquels faisoit les fonctions de curé et étoit supérieur des autres ce qui l’engageoit de donner l’exemple à ses confrères soit par l’assiduité aux heures canoniales, la régularité aux exercices de la religion, la retenue de ses mœurs, et son zèle pour les fonctions curiales. Les religieux menoient une vie irréprochable qui tenoit au bon ordre qui s’observe en communauté. »

Plusieurs prieurs de Saint-Germain avaient su se concilier les bonnes grâces et la confiance des princes seigneurs de Dourdan. On se souvient