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CHAPITRE XVI.

la possession leur en était assurée par concession ou bail authentique, par devant notaire. La collection de ces actes forme, dans les archives de la paroisse, un dossier respectable à l’aide duquel il serait assez facile de retrouver la place exacte de nos pères pendant un office de Saint-Germain, à certaine année du règne de Louis XIV. Les places se transmettaient d’ordinaire de père en fils, car l’usage était d’avoir son banc au-dessus de la fosse de sa famille. Pieuse coutume, austère leçon qui ne répugnaient pas aux simples et fortes âmes de nos ancêtres, et rattachaient les vivants aux morts par la religion des souvenirs et des espérances !

L’inhumation dans l’église était un droit qui se concédait suivant un certain tarif ou par suite de donations, testaments, etc. Les fondations du vieux temple étaient devenues un vaste ossuaire où allaient dormir ceux qui ne priaient plus. Les Védye reposaient au pied de l’autel sainte Barbe ; les Guyot au haut de la nef, à gauche, devant l’ancien sanctuaire de saint Étienne et de Notre-Dame de Pitié ; les Le Camus au haut de la nef à droite, sous le marchepied de l’autel de saint Michel ; les Thibault près de la chaire ; les Biron sous la chaire ; les Gourby près le second pilier de la nef, etc. En 1663, l’abbé de Grillan fut inhumé dans le chœur à gauche, à l’entrée de la porte Notre-Dame. En 1684, à cause de la rigueur de l’hiver, on ne put enterrer dans le cimetière, et on enterra gratuitement dans l’église.

Les droits d’argenterie, de tenture, étaient bien modiques, et ils étaient absorbés presque complétement par ceux qu’il fallait payer à l’administration pour les percevoir. La chose est si vraie que l’église Saint-Pierre, n’ayant pas le moyen de payer la somme exigée par l’édit de Louis XIV pour la perception des nouveaux droits de tenture, abandonna son privilége à la fabrique Saint-Germain qui, plus riche, acquitta l’impôt et toucha le revenu dans toute l’étendue de la ville.

Le droit de mesurage. — Parmi les revenus de la paroisse figure en première ligne le produit du droit de mesurage de tous les grains ou farines vendus, soit au marché, soit dans les greniers de Dourdan. De temps immémorial, la fabrique percevait un sol par septier. La tradition fait remonter ce droit à Philippe-Auguste. L’importance du marché aux grains de Dourdan lui donnait une grande valeur.

L’édit de 1569 ayant créé un office de mesureur, rendu héréditaire par arrêt de 1620, cet office fut adjugé à Dourdan, en février 1633, à Daniel Debats, moyennant 682 livres, avec droit d’un autre sol par septier. Redoutant quelque ennui, la fabrique acquit ce nouveau droit et désintéressa moyennant 1,000 livres l’adjudicataire. Des lettres patentes de Louis XIII, datées de Fontainebleau, mai 1634, unissaient et incorporaient, l’année suivante, le nouveau droit à l’ancien « pour continuer à faire le service divin dans ladite église avec honneur et décence, et obliger les paroissiens de prier Dieu pour le roi et la prospérité de l’É-