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L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN

tat. » Un arrêt du conseil du 23 mai 1642 déchargeait l’église d’une taxe de 500 livres que le fisc voulait exiger pour ce droit. C’étaient deux sols par septier qui revenaient à la caisse de la paroisse et formaient le plus net de ses revenus, bien insuffisants d’ailleurs.

La perception de ce droit s’adjugeait tous les deux ans au plus offrant à l’issue de l’audience du bailliage, après publications solennelles. Les charges imposées à l’adjudicataire étaient nombreuses[1] et on exigeait de lui bonne caution. Les mesureurs, dont le nombre fut porté à treize en 1687 et plus tard à quatorze, se servaient de minots exactement jaugés sur deux étalons en cuivre rouge qui étaient religieusement conservés sous clé dans une des armoires de la sacristie, avec les objets précieux.

Les baux des adjudications du mesurage ont été gardés par la fabrique depuis 1595. Dépouillés soigneusement, ils nous ont servi à constater le produit variable de cette propriété importante de l’église. On verra plus loin, au chapitre consacré au commerce de grains de Dourdan, le parti que nous avons cru pouvoir en tirer pour l’histoire des mouvements de notre marché. Qu’il nous suffise de donner ici quelques chiffres propres à faire connaître cette branche des revenus de la paroisse :

De 612 livres tournois, prix annuel de la ferme des minots en 1610, ou, si l’on veut, de 1,363 livres, prix atteint en 1645, par la réunion du nouveau droit à l’ancien, le taux s’était élevé, pendant le règne de Louis XIV, par une progression constante, à 2,000 livres en 1665 ; à 3,548 en 1687 ; à 4,680 en 1695 ; à 5,268 en 1699. Au commencement du xviiie siècle, pour des raisons que nous développons ailleurs, cette magnifique recette baisse rapidement. Elle n’est plus que de 4,000 livres en 1705 ; elle est tombée à 2,600 en 1713. On juge de l’anxiété croissante de la fabrique qui se voyait appauvrie de moitié en treize ans. La dépréciation de la ferme du mesurage tenait à la dépréciation du marché lui-même, laquelle dépendait de plusieurs causes à la fois géné-

  1. Il devait payer comptant le prix et les frais d’adjudication.

    Entretenir les chemins et avenues de la ville et du marché, ainsi que le pavage devant l’église.

    Faire allumer, fêtes et dimanches, les lampes et cierges sur les autels et aux piliers.

    Couper et distribuer le pain bénit.

    Faire porter aux processions les bannières et les torches.

    Faire nettoyer tous les autels.

    Fournir le pain et le vin d’autel, et le pain de la communion pascale.

    Faire bien et dûment nettoyer le tour de l’église et de la place, depuis la rue de Chartres jusqu’à la rue d’Authon, ainsi que le cimetière.

    Faire entretenir les minots, au nombre de quatorze, et choisir des personnes recommandables pour mesureurs, dont quatre imposées par la fabrique.

    Faire dresser le tombeau le Jeudi-Saint.

    Descendre, nettoyer et remonter le dais qui est au-dessus du maître-autel.

    Nettoyer, tendre et détendre toutes les tapisseries.

    Faire nettoyer quatre fois l’an, aux fêtes solennelles, les murs et voûtes.

    Payer comptant 40 liv. à l’Hôtel-Dieu.