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CHAPITRE XVIII.

minée et à la chambre du premier étage (le faux plancher qui, on le voit, existait déjà).

À la chambre du deuxième étage (chambre du commandant), sceller deux portes de chêne, des barreaux à la croisée, deux barreaux de fer dans le conduit de la cheminée et boucher la porte qui monte au haut de la tour.

À la chambre basse (rez-de-chaussée), faire à neuf le lambris et une porte en iceluy en forme de guichet, garnie de ses ferrures, serrures et verrouils.

Garnir la porte qui donne sur le pont (en face de la porte de Chartres), de deux longs verrouils et une serrure forte ouvrant en dehors et en dedans ; plus, faire une porte à guichet pour fermer toute l’embrasure.

Rétablir le pont ou passerelle ; refaire un massif de maçonnerie sur l’ancienne fondation (de quatre pieds d’épaisseur sur sept pieds de large au bas) ; poser dessus quatre poutres prises dans la chapelle, portant sur l’appui du fossé et sur les corbeaux de la porte-fenêtre de la grosse tour, avec plancher et garde-fous[1].

Pourquoi tout ce déploiement de force, ce luxe de portes, de guichets, de barreaux et de verrous, et cet aménagement qui sent le cachot ? C’est qu’en effet le donjon de Dourdan allait être converti en prison, comme on voit de braves vétérans devenir porte-clefs sur leurs vieux jours. — Nous consacrons plus loin un chapitre spécial aux prisons de Dourdan, et, comme nous ne voulons pas nous répéter, nous ne dirons rien ici des hôtes misérables ou terribles qui vinrent gémir ou comploter sous les voûtes de la grosse tour.

Nous ne reviendrons pas davantage sur les gouverneurs, capitaines, concierges du château de Dourdan, importants et riches personnages, pourvus d’un titre purement honorifique, et dont nous avons, au sujet des juridictions, suffisamment entretenu nos lecteurs. Nous ajouterons seulement que, bien qu’il n’y eût plus trace de chapelle, le titre et le bénéfice du chapelain ne s’en était pas moins conservé jusqu’à la fin du xviiie siècle. Le collateur était le duc d’Orléans, et le revenu était de 20 livres. M. Nicolas-Charles Carrey, clerc tonsuré du diocèse de Chartres, s’intitulait « chapelain de la chapelle Saint-Jean du château royal de Dourdan, » en l’année 1775.

Il paraît que le château continua à être régulièrement entretenu, pendant le cours du xviiie siècle, car le duc d’Orléans se plaint qu’il lui a coûté 6,000 livres de réparations en six ans, de 1741 à 1747.

En 1743, permission fut donnée au comte de Verteillac, gouverneur, de « faire démolir différents bâtiments dépendants du château de Dourdan, sur la longueur de 35 toises quatre pieds, et d’en employer les matériaux à la construction d’un bâtiment pour l’emplacement et le dépôt

  1. Archives de l’Empire. O. 20436.