Aussi la Grande-duchesse est-elle regardée comme la directrice de la maison. Les comptes de M. Le Camus sont, chaque année, à l’automne, rendus devant elle au château de Sainte-Mesme, et tous revêtus de son approbation et de sa signature. M. le comte de Sainte-Mesme y appose aussi la sienne[1]. C’est à Montmartre que M. Le Camus se transporte pour faire approuver l’année 1691, et en juillet 1692 on va prendre les ordres de la princesse à Saint-Mandé. C’est d’elle qu’émanent les règlements : le commandement de recevoir à l’Hôtel-Dieu tous les malades de la ville, soignés par les charités des paroisses, moyennant 5 sols par jour, de visiter les femmes en couches et les malades incurables à domicile, et de leur porter leur portion moyennant 4 sols (1686)[2] ; l’instruction pour l’agrandissement de la chapelle, datée de Picpus, de la main du comte de Sainte-Mesme ; la fondation à perpétuité d’un chapelain (1707) et les ordres donnés à ce sujet dans une lettre, quelque peu impérative, écrite de Picpus par Philbert, une des femmes d’honneur de la princesse, etc. (11 juin 1709)[3].
Vraiment dévouée à son œuvre, la Grande-duchesse ne manque pas de faire les affaires de l’hospice auprès des ministres ou des personnes influentes qu’elle rencontre à Saint-Cloud ou ailleurs ; elle sait même y intéresser son royal cousin, et Louis XIV figure parmi les donateurs de l’Hôtel-Dieu de Dourdan. La révocation de l’édit de Nantes (1685) mettait aux mains du roi les biens des protestants fugitifs. Non loin de Dourdan s’élevait le temple du Plessis-Marly, où Philippe de Mornay avait érigé et doté un consistoire. Par brevet du 4 novembre 1685, daté de Fontainebleau, Louis XIV accorde à l’hospice de Dourdan les matériaux de ce temple[4], et par brevet du 18 décembre de l’année suivante, les biens et revenus du consistoire[5].
En 1696, un nouvel arrêt du conseil (30 août) et de nouvelles lettres patentes royales accroissent l’Hôtel-Dieu de Dourdan ; cette fois, il s’agit de l’annexion d’un établissement local, la maladrerie Saint-Laurent, et
- ↑ Voici quelques chiffres résultant de ces comptes :
Recettes. Dépenses. 1683.................... 4,813 livres. 3,200 livres. 1688.................... 5,607 — 5,239 — 1693.................... 7,842 — 7,551 — - ↑ A. 5. 2. — Voir les détails, pièce justificative XXII.
- ↑ C. 4.
- ↑ B. 27. 2.
- ↑ Confirmé par nouveau brevet du 26 avril et lettres patentes de juillet 1688, sauf une rente de 100 livres distraite en faveur du curé de Longvilliers. — Ces biens et revenus ne paraissent guère consister que dans 98 liv. 7 sols 6 den. de rente, dont 50 dues par le prince de Guéménée. — B. 25. 9.
Déjà, en vertu des déclarations du roi des 16 janvier 1683 et 20 août 1684, cette rente avait été délaissée à l’hospice, en présence du bailli de Dourdan, le 27 décembre 1684, par Joseph Hammer, ministre de l’église du Plessis-Marly, Jean de Heslin, écuyer, sieur de Villeneuve, et Jacques Tabourdeux, anciens de ladite église. — B. 25. 3.