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L’HÔTEL-DIEU

questrés et vendus en vertu de la loi du 23 messidor an II. En vain, le Consulat et l’Empire cherchèrent-ils à indemniser les hospices, le trésor public était vide, Dourdan reçut une somme insignifiante.

En août 1806, le jour où il passa par Dourdan avec Joséphine, l’empereur donna à l’Hôtel-Dieu le beau linge qu’on y conserve encore. De la Hollande, où il gouvernait au nom du maître, le prince Lebrun n’oubliait pas le pays qu’il aimait, et, en 1812, il écrivait à son notaire de Dourdan de verser chaque mois 300 francs dans la caisse de l’hospice. La fourniture des aliments de la maison de détention, confiée à l’Hôtel-Dieu jusqu’en 1818, procura à l’établissement un surcroît de ressources. Ajoutons qu’il se trouva encore, comme jadis, de généreux donateurs qui se plurent à doter les pauvres, et les noms de Ferry, Thirouin de Saint-Martin, Boivin, Bouteroy, Guenée, etc., sont venus prendre place, à la suite des noms de leurs aïeux, sur la liste des bienfaiteurs de l’Hôtel-Dieu. L’administration, qui avait, elle aussi, subi les modifications des législations nouvelles, géra avec soin le patrimoine qui lui était confié et se trouva secondée par des sœurs dont l’expérience égalait le dévouement[1].

En 1853, les ressources parurent suffisantes pour songer à l’achèvement des bâtiments, et l’aile de gauche fut édifiée sur le modèle de celle de droite, dans l’emplacement de constructions achetées à cet effet. Deux larges salles pouvant contenir chacune douze vieillards infirmes, deux autres plus petites de six lits chacune pour des enfants pauvres et orphelins, y furent installées et soigneusement aménagées, avec un soubassement destiné aux bains, aux distributions de secours, etc. La maison du chapelain reconstruite, les dépendances, buanderie, étable, cellules pour les aliénés, circulation d’eau et de chaleur, etc., achevèrent de compléter un établissement dont la ville est fière à juste titre[2].

Les revenus de la maison sont dans un état prospère, bien que notablement amoindris. La recette ordinaire, constatée par le compte du dernier exercice, est de 18,798 fr. 95 c.

Quarante-huit lits sont offerts aux vieillards infirmes de la commune et aux malades de la ville et des paroisses de Saint-Escobille, Sainte-Mesme, Saint-Arnoult, Saint-Martin et les Granges.

Une commission de cinq membres, présidée par le maire et secondée par le receveur, cinq sœurs de Saint-Vincent de Paul pour le service des malades, un chapelain qui est en même temps vicaire de la paroisse, un

  1. On nous permettra de donner ici un souvenir à la vénérable sœur Espirac, qui mourut à son poste, le 24 octobre 1850, à l’âge de 88 ans, après avoir été 48 ans supérieure.
  2. Dépense évaluée à 65,000 fr. — Première pierre, posée le 18 avril 1853, en présence de MM. Diard, maire ; Boivin, Baulot, Guenée, Pyot, Curot, administrateurs. — Sœur Sophie Gigault, supérieure ; — Gérard, chapelain. — Architectes : MM. Magne et Bourienne.