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PROMENADE DANS LES DEUX CANTONS DE DOURDAN.

attribue la démolition de la forteresse. Au xvie siècle, l’amiral de Graville est seigneur de Saint-Yon ; au xviie, la baronnie de Saint-Yon s’unit au marquisat de Bâville et Guillaume de Lamoignon y joint des droits seigneuriaux, de justice et autres, avec les fiefs de Moret, de la Madeleine, etc[1]. L’antique léproserie de la Madeleine était au bas de la côte avec son cimetière.

Situé au pied de la montagne de Saint-Yon qui l’abrite du sud-ouest, et au bout de la plaine qui commence à Arpajon, Boissy-sous-Saint-Yon s’élève sur un terrain uni entouré jadis de quelques vignes. Connu, dès la fin du xie siècle, par les titres de Longpont, sous le nom de Buxiacum (de Buxus, buis, ou Boscus, bois), le pays appartenait alors aux chevaliers de Vaugrigneuse ; divers seigneurs y eurent des droits aux siècles suivants. Aux xve et xvie, les de Montagu, les Graville, les Balsac d’Entragues rattachèrent cette terre à Marcoussis, et, en 1635, haute et puissante dame Marie-Charlotte de Balsac, maîtresse et se disant dame de Bassompierre et maréchalle de France, se disait aussi « dame dudit Boissy. » Peu après, Guillaume de Lamoignon enclavait Boissy avec Saint-Yon dans son grand marquisat et obtenait par lettres patentes des foires et marchés. Ancien oratoire du titre de Saint-Thomas de Cantorbéry, l’église, bâtie vers le commencement du xvie siècle, reçut au xviiie divers embellissements de l’abbé Penneti, secrétaire du grand duc de Toscane en France. Nous sommes toujours en plein diocèse de Paris, dans le doyenné de Montlhéry, et assez loin de Dourdan. Églies, village voisin, généralement nommé en même temps que Boissy, appartient aujourd’hui à un autre canton.

Nous retrouvons la vallée de l’Orge et le chemin de fer. Deux villages se regardent : à droite, Breux ; à gauche, Breuillet. Breux était encore une seigneurie dépendant du marquisat de Bâville avec les fiefs des Granges, du moulin et du grand étang de Breux, et le fief de Rimoron, appartenant aux dames de Saint-Cyr. Breuillet, seigneurie unie au même marquisat et mouvant du roi à cause du Châtelet de Paris, comprenait les fiefs du Colombier, de Guisseray, des Hautes (relevant de Bruyères-le-Châtel), des soixante-dix arpents (relevant de Marcoussis)[1], de la Boissière et de Guillot-Belloche, (relevant des dames de Saint-Cyr à cause de Chevreuse). Le chemin de fer s’arrête au Bout-du-Monde. De la côte qui le domine, une vue superbe complète celle de Saint-Chéron. Derrière cette côte, qui s’avance comme un promontoire à la jonction de deux vallées, court une autre rivière, la Rémarde.

Remontons cet affluent de l’Orge, qui serpente au milieu des plus vertes prairies et des plus frais bocages, et fait tourner de nombreux moulins. Voici le Colombier, ancien lieu seigneurial, la Folleville, Ar-

  1. a et b Archives de Seine-et-Oise. E. 3, 5.