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PROMENADE DANS LES DEUX CANTONS DE DOURDAN.

ment de leur luxe, le splendide château terminé en 1787 et peu après démoli par les fureurs populaires[1]. Une aile, en face de laquelle on montre encore « la maison du Cardinal, » forme aujourd’hui l’emplacement du château habité par M. le comte Alfred de la Rochefoucauld, au pied du mont escarpé, devenu l’un des accidents du parc, avec ses rocs pittoresques et les ruines si imposantes et si curieuses qui se profilent sur son sommet. Ce grand domaine, aux landes peuplées de gibier, aux pentes couvertes de bruyères, aux lointains horizons, a gardé quelque chose de sauvage comme le souvenir de ses premiers seigneurs[2].

Longvilliers est situé plus bas que Rochefort, au-dessus de la vallée de la Rémarde qui s’offre une seconde fois à nous. A gauche, sur la route, est l’église au portail cintré ; en face, dans la verdure, un cimetière circulaire et fermé, si tranquille que des étrangers y ont choisi le lieu de leur repos. Quant au village on le voit peu, il consiste dans un petit nombre de maisons et dans des écarts ou hameaux. Relevant du Plessis-Marly, Longvilliers formait, avant 1475, deux fiefs voisins avec deux manoirs seigneuriaux réunis par Philippe de Boilard et possédés par ses héritiers Jacques de Bonnes (1525), Pierre de Monsoy, procureur au parlement, Georges Boyer, contrôleur des guerres, François de Harville, etc., jusqu’à la réunion à la seigneurie de Bandeville (1679).

La Bâte, située au levant, en remontant dans la direction d’Angervilliers, est un des principaux écarts. La Bâte, autrefois fief relevant de Marolles, avait un hôtel seigneurial depuis longtemps démoli et une justice qu’un maire gardait encore au xviiie siècle. Possédée, au xve, par Guillaume Claustre, avocat au parlement et par ses descendants, cette terre fut réunie, au xvie siècle, au domaine de Bandeville. Le terrain argileux de la Bâte, qui retient les eaux, donne naissance à des mares dont les abords se couvrent de verdure. L’argile, exploitée avec intelligence, se convertit en tuiles, en poteries, en drains pour l’agriculture.

Au-dessous de Longvilliers où le moulin de la Forge a remplacé d’an-

  1. Voir à la Bibliothèque Impériale, collection topographique, Seine-et-Oise IV, 5 : « Plan, coupe et élévation du château de Rochefort en Beauce près Dourdan, qu’a fait reconstruire S. A. Mgr le prince de Rohan-Rochefort, d’après les dessins et sous la conduite de Archangé, élève de l’académie royale d’architecture. Fondé en 1781 et terminé en 1787. »
  2. Autrefois, là où est le parc du château de Rochefort, était le prieuré simple de la Madeleine, membre de Clairefontaine. La chapelle et les bâtiments du prieuré existaient en 1496. Le duc de Montbazon, grand veneur de France, s’empara de l’emplacement. L’image de la Madeleine fut transportée à l’église de Rochefort, et des démolitions de la chapelle fut faite celle de Sainte-Marie-Madeleine qui touche à cette église. Le bénéfice s’est perpétué longtemps. — Inventaire du marquisat de Bandeville.

    Le marché de Rochefort est fort ancien, nous avons retrouvé tous ses titres historiques dans le mémoire à l’intendance de M. Védye, subdélégué de Dourdan, 1740.