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APPENDICE II.

II

Pour visiter le canton sud, la route départementale d’Arpajon à Rambouillet, par Saint-Arnoult, s’offre à nous en face de la porte de Chartres et nous conduit dans une direction qui n’est pas bien éloignée de celle que nous quittons. Avant de trouver la fin du territoire de la commune de Dourdan, il faut faire de ce côté plusieurs kilomètres, car la forêt tout entière est à traverser.

Au sortir de la vallée de Dourdan, au-dessus du Val-Biron, les bois du domaine commencent et s’étendent sur le plateau de l’est à l’ouest, mesurant environ 6,600 mètres de long sur 4,600 de large. Une route superbe, droite et unie comme une allée de parc, laisse à peine deviner les détours et les sites intérieurs de la forêt. Assez peu accidentée d’ailleurs, mais admirablement percée pour la chasse, la forêt de Dourdan peut offrir au promeneur de faciles et charmantes excursions. Les bois, peu profonds d’abord sur la droite et bordés par des champs, laissent découvrir Semont, Bonchamp et la route pavée de Rochefort.

À gauche, des chemins conduisent aux Buttes Blanches, dont les pentes sablonneuses, couvertes de lichens, s’étendent sur la lisière ; d’autres mènent dans la direction de Sainte-Mesme et de Denisy. Coupant ces artères latérales, la large route de la Fresnaye et la route de la Lieue traversent la forêt dans sa plus grande longueur, et au centre des bois, derrière la Mare double, l’Étoile de Nemours forme un grand carrefour.

A six kilomètres environ de Dourdan, la route départementale descend brusquement. Du haut de la côte, en face du Rendez-vous, un point de vue magnifique laisse embrasser, sur la droite, tout le panorama des vallées et des coteaux que nous a fait parcourir le canton nord. La Garenne, plantée d’arbres verts, nous amène, en tournant, dans la vallée de Saint-Arnoult, en laissant sur la gauche les versants boisés du Bréau.

Saint-Arnoult en Yveline, situé sur la Rémarde qui alimente ses moulins et autrefois servait à ses tanneurs, est, après Dourdan, la ville la plus importante du canton, et son histoire mériterait d’être retracée avec plus de détails. Nous avons raconté, dans notre premier chapitre, la légende de son origine, qui se perd dans les profondeurs et les obscurités de la forêt Yveline ; le cortége venant de Reims et conduisant le corps de saint Arnoult, évêque de Tours ; son arrêt miraculeux, la fondation de la pieuse Scariberge, le don du seigneur Dordingus, etc.[1].

  1. Saint-Arnoult (Arnulfus), 12e évêque de Tours pendant seulement 17 jours, successeur de Léon, est vénéré comme martyr le 15 des calendes d’août. On a sa vie dans la Bibliothèque de Fleury, éditée par Boscius. Flodoard et Marlot en parlent dans l’histoire de Reims, où il fut tué par les serviteurs de sa femme Scariberge qui s’était consacrée à Dieu. — D. Bouquet, tome II, 387.