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PROMENADE DANS LES DEUX CANTONS DE DOURDAN.

d’expérience l’environnent, et le vieux Philippe, dont le portrait surmonte la haute cheminée de pierre de la salle principale, retrouverait encore les enfants de la religion réformée dans ses murailles calvinistes.

Nous avons achevé l’énumération des communes du canton nord. Il nous reste à rentrer à Dourdan. Nous pourrions y arriver plus directement en continuant de monter la côte du Plessis par la route qui serpente jusqu’aux bois. Du haut de cette côte, nous aurions un des plus beaux points de vue des environs et la montagne de Rochefort nous apparaîtrait dans toute sa hauteur. Un chemin accidenté dans le bois nous amènerait à la route de Saint-Arnoult à Dourdan ; mais nous aurons occasion de connaître cette route, et une autre voie, moins directe mais non moins accidentée, nous offrira plus d’intérêt. Regagnons le fond du vallon de la Rémarde et redescendons le cours de la rivière. Nous reverrons d’en bas la grande façade rougeâtre et les hautes cheminées de Bandeville s’élever au milieu de la verdure, Foinard au bord de l’eau et un peu plus loin le clocher de Saint-Cyr. Là, au bas du village, en face du chemin qui nous a amenés naguère du Val-Saint-Germain, nous nous arrêtons et tournant sur la droite nous nous engageons dans la route de Limours à Dourdan. Le versant franchi, un premier plateau se découvre, les petits bois du bord cessent et la plaine s’étend. Une ferme se montre sur la route, c’est Bistelle, jadis « Bichetelle » relevant de Béchereau, tenu par Thomas le Boucher (1405), Nicole de Longueil, procureur au Châtelet de Paris (1483) et ses descendants jusqu’à la vente de 1607 aux seigneurs de Bandeville. C’est encore une des fermes que le nouveau domaine a réunies. Plus loin, au milieu des terres, dans la direction du Marais, sont les Loges que traversait jadis le chemin de Dourdan[1]. La route s’élève en tournant, bordée de châtaigniers, jusqu’au plateau supérieur de Liphard. Une ferme occupe la place de l’ancien hameau de vignerons de « Luffehard. » Nous sommes sur la commune de Dourdan et sur un terrain connu de nos lecteurs. À gauche, Vaubénard ou Vaubélard, et plus loin Châteaupers ; à droite, Rouillon dans un repli de terrain, et Semont derrière le boisdes Brosses. Encore un pas et une descente rapide nous ouvre l’horizon. Toute la vallée de Dourdan nous apparaît, et les clochers de l’église et le sommet de la tour sont plus bas que nous. A mi-côte, le cimetière s’adosse au versant et les tombes blanches s’étagent en plein midi là où s’alignaient les vignes d’autrefois. Le chemin de fer traverse la route sur un pont ; la gare est tout près. Les promenades entourent la ville en suivant ses murailles. Nous voici à la porte de Chartres et la première partie de notre excursion est finie.

  1. Non loin de là, était le fief de la Roche qui appartenait à la commanderie de Malte de Châlou-la-Reine et où existait un hospice.