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APPENDICE II.

et le représentant de l’abbé, révérendissime cardinal de Châtillon, sut si bien protester contre les prétentions des bailliages d’Orléans, Dourdan et Étampes, lors de la rédaction des coutumes, sous Henri II, qu’il obtint un renvoi à la Cour du Parlement, en dépit des lettres patentes de 1532, qui avaient bien réellement réuni au domaine de la châtellenie de Dourdan Authon et le Plessis-Saint-Benoît.

Le Grand et le Petit Guignard, les Pavillons, Hérouville, étaient autant de fiefs qui fournissaient des surnoms à leurs seigneurs. Les bois du Plessis offraient une chasse d’autant plus estimée que les bois sont rares en Beauce. Napoléon y vint chasser le loup, le 24 août 1806. Hérouville ou Érouville, dont M. Levavasseur était seigneur au siècle dernier et où M. Bazouin s’est fait aujourd’hui une solitaire et artistique demeure, a servi sans doute de station romaine au temps où une voie coupait de ce côté le pays des Carnutes. Des monnaies, des armes, des fragments, boucles et mors de bronze, statuette d’argent, débris enfouis dans un sol remué et dans un humus noirâtre, ont été recueillis et sont conservés avec soin.

La route d’Authon se dirige vers Dourdan en passant par les Granges, mais il reste à visiter la paroisse de Richarville, Ricarville ou Richerville dont messire François de Cugnac, chevalier, marquis de Dampierre, était seigneur sous Louis XIV, et où, suivant déclaration donnée au roi en 1539, il y avait moyenne et basse justice tenue en fief du château d’Étampes, avec droit et usage de chasser et vener, « à cor et à cry, » laisser courre lévriers et chiens, tendre et hayer à toutes bêtes en la forêt et buisson appelé Montbardon et en tout le chantier de Chenevelles, sans compter la seigneurie du Bréau-Saint-Lubin qui touche à la route, et les trois fiefs de la Margaillerie, mouvant de Marcoussis, donnés en 1631 à César de Balsac et possédés en partie par le chevalier de Passart et les dames de Lonchamp.

De Richarville, il est facile de gagner La Forêt-le-Roy, notre plus lointaine étape de ce côté. Tenue en plein fief du château d’Étampes, c’était une baronnie dont les seigneurs, « hauts chastellains, » faisaient exercer toute justice haute, moyenne et basse, par un bailli et autres officiers. Philippe de Beauvais, chevalier, en rendait aveu au roi le 1er mars 1400. Plus tard, on trouve le nom du sieur de Paviot, et, sous Louis XIV, les enfants de feu messire Charles Leclerc de Fleurigny. M. de Gauville, baron de La Forêt-le-Roy, était le député de la noblesse de Dourdan aux États généraux de 1789, et nous avons fait faire sa connaissance à nos lecteurs. Depuis la Révolution, le château de La Forêt a été vendu à M. de La Boirre. Acquis un instant par le prince d’Aremberg, il appartient aujourd’hui à M. le baron des Étards.

A la sortie de La Forêt, la route d’Étampes à Dourdan traverse un étroit et profond vallon, et cette descente rapide, suivie d’une rude montée, a été autrefois un dangereux passage, difficile encore aujourd’hui.