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TABLEAU GÉOLOGIQUE DE DOURDAN ET DE SES ENVIRONS.

Entre les différentes couches de l’argile plastique, mais surtout à la partie supérieure de la formation, s’étendent les « sables inférieurs » composés de grains irréguliers de quartz laiteux plus ou moins arrondis ; on y trouve quelquefois du mica, ainsi que des silex roulés de petite dimension et de différentes couleurs.

A la partie supérieure des sables on rencontre des grès, tantôt stratifiés et friables, comme à Saint-Maurice ; tantôt en blocs irréguliers à ciment argileux et à cassure terreuse, comme à Jouy, près de Saint-Chéron, ou bien à ciment siliceux et à cassure lustrée, comme à Breuillet, à Saint-Évroult (commune de Saint-Chéron), etc.

Ces derniers sont très-durs, d’une exploitation et d’une mise en œuvre difficile ; néanmoins on peut les utiliser avec succès dans les constructions hydrauliques.

Quant aux sables mêmes, leur emploi dans la fabrication des mortiers serait précieux, si l’on pouvait les purger complétement de l’argile qui s’y trouve mêlée. Le meilleur moyen de les utiliser serait de les soumettre à une cuisson qui convertirait l’argile en une pouzzolane artificielle et contribuerait à rendre les mortiers hydrauliques.

Pour ce qui est des autres assises de l’étage « éocène, » nous l’avons dit en commençant cette étude, elles disparaissent au delà des limites du canton de Dourdan, et c’est à peine si l’on retrouve dans les communes de Breuillet, de Breux et de Saint-Yon, quelques derniers lambeaux de « travertin inférieur, » de « marnes vertes » et « d’argiles à meulières inférieures ou meulières de Brie. »

3o — Au-dessus de la formation des argiles plastiques ou directement superposées à la craie, là où l’argile plastique manque, s’étendent les trois grandes assises dejétage « miocène : » et d’abord les sables supérieurs ou de Fontainebleau qui affleurent sur les deux versants de toutes les vallées autour de Dourdan, de Saint-Arnoult, de Rochefort, d’Angervilliers, etc. Les pentes des coteaux s’adoucissent, et cette assise ayant une grande puissance (souvent 50 mètres et plus), ses affleurements sont très-étendus[1].

A la partie supérieure de ces sables, on trouve les grès qui portent également le nom de « grès de Fontainebleau. » Agglomération de sable par la silice, ces grès, d’une dureté variable, se présentent en roches isolées ou en bancs de quelques mètres d’épaisseur. Les plus durs ont été exploités pour les pavages des environs ; les veines plus tendres et susceptibles de se tailler à la pique ont été jadis employées dans tous les travaux hydrauliques et dans les constructions importantes, comme : à Dourdan, le château et le soubassement de l’église ; à Longvillier, le clocher de l’église et l’ancien château du Plessis-Mornay ; à Rochefort, le château, la mairie (autrefois tribunal et prison), etc., etc.

  1. Voir les Coupes géologiques, fig. 2.
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