Page:Chronique d une ancienne ville royale Dourdan.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
400
APPENDICE III.

des silex noirs. On en tire de la marne et des silex dans un grand nombre de localités : notamment des deux côtés de la vallée de l’Orge depuis Sermaise jusqu’à Saint-Chéron ; autour de Rochefort et de Longvilliers où elle s’élève à 10 mètres au moins au-dessus de la vallée ; à Saint-Cyr où elle se montre jusqu’à 18 mètres environ au-dessus de la rivière de Rémarde ; à l’entrée des vallons d’Angervilliers et de Vaugrigneuse. — La craie est exclusivement employée dans le canton de Dourdan à l’amendement des terres ; c’est un excellent correctif pour les terrains siliceux.

2o — Sur la craie reposent en général l’argile plastique et les sables inférieurs[1]. Le passage de la craie à l’argile se fait ordinairement par un poudingue de silex de la craie, lavés mais non roulés, enchâssés et liés par l’argile, sorte d’échantillon de la grande assise des « argiles à silex» d’Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher, etc.

Le dépôt de « l’argile plastique » paraît s’être opéré dans un bassin limité par les relèvements de la craie ; aussi son épaisseur varie-t-elle suivant qu’on s’éloigne ou qu’on s’approche de ces relèvements, jusqu’à devenir nulle aux points où la craie atteint sa plus grande hauteur, comme dans les communes déjà citées de Longvilliers et de Saint-Arnoult, ainsi que dans le coteau du Tertre, vis à vis Sermaise, tandis que sur d’autres points, notamment à Dourdan, la puissance de cette assise atteint et dépasse même parfois 15 mètres.

Grise, blanche, jaune, rouge ou lie de vin, l’argile contient de la pyrite et du gypse en petits cristaux. Séparées par des sables, les couches argileuses retiennent les eaux et donnent naissance à des sources abondantes. De nombreuses tuileries exploitent ce banc d’argile au moulin de Guédone, à la Bâte, à Angervilliers, à la Fontaine-aux-Cossons, aux Tuileries près Saint-Chéron, et d’anciennes fouilles ont été ouvertes près du hameau de la Poterie, dans le vallon de Clairefontaine et près du Val-Saint-Germain. Quelques-unes de ces tuileries fournissent maintenant de nombreux « drains » à l’agriculture, qui puise ainsi, dans l’argile même, les moyens de combattre les effets si nuisibles de sa trop grande imperméabilité.

Le terrain d’argile plastique renferme du minerai de fer qu’on peut trouver presque partout à la surface du sol en rognons assez riches. On retrouve d’anciennes scories et l’on croit voir des trous de sonde tout autour de Dourdan, dans le vallon de Clairefontaine et aux environs de Rochefort. Le nom de plusieurs localités prouve d’ailleurs surabondamment que ces minerais ont servi autrefois à la fabrication du fer ; il suffit de citer : le champtier des Minières, le Minerai, les Hautes-Minières, près Dourdan ; le hameau du Fourneau, le moulin de la Forge dans la commune de Longvilliers, le village de Forges, etc.

  1. Voir sur la carte, à la fin du volume, les coupes géologiques, figure 1.