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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

lui mettent ou facent mettre sanz delay à plaine délivrance. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable à touzjours, nous avons fait mettre nostre seel ordonné en l’absence du grant, à ces présentes, sauf en autres choses nostre droit et l’autruy en toutes. Donné à Paris, l’an de grâce mil trois cenz quatre vingt et cinq ou moys de Mars, et de nostre règne le siziesme. — Par le Conseil, Ingranmis.

(Archives de l’Empire, registre JJ, 128, fo 89, ro.)

P. 57.


PIÈCE XIV.
Extraits du cahier des Doléances pour le Tiers-Etat de Dourdan aux États-Généraux d’Orléans.
— 5 Décembre 1560. —

Quant aux gens de guerre. — Les rois, pour faire cesser les anciennes vexations, ont ordonné aux gens de guerre de payer leurs dépenses ; pour cela on a augmenté les tailles afin de grossir leurs gages et ceux des prévôts des maréchaux, et des receveurs desdites tailles ; or les gens de guerre reviennent à leur ancienne manière et ne paient plus, ou donnent ce qu’ils veulent et contraignent leurs hôtes à certifier qu’ils sont « bien vivans » et paient leurs dépenses. Faute en est aux prévôts des maréchaux qui ont charge et grands gages pour y veiller : « même un prévost des maréchaux prend sur l’élection de Dourdan la somme de mil ou douze cents livres tournois pour lesquels sans nulz mérites, il fait seullement chevaulchée une ou deux par an audit Dourdan et aux environs pour seullement prendre certifficat de sa dite chevaulchée, et de punitions de malfaicteurs faictes par ledit prévost, n’en est aucune mémoire. »

Quant aux gens de cour. — Tant ceux qui vivent aux champs en l’absence de leurs maîtres gens de cour, que ceux qui suivent le train de la cour, ne paient rien en général à leurs hôtes. « De sorte que le peuple est grandement foullé et travaillé pour les vivres et choses qu’ils prennent sur le peuple et dommages qu’ils font à leurs domiciles, les rompant pour loger et approprier sans rien païer, ne récompenser leurs hostes de leur logis et ustanciles, licts et aultres choses dont se servent. »

Quant à ceux qui ont des offices. — « Nommés sans respect pour leur suffisance, se récompensent des deniers déboursez pour leurs états par des moyens insuportables. »

Quant à la noblesse. — « Le dict tiers-état dit estre grandement foullé et vexé par les gentilshommes du païs qui ordinairement et sans cesse dissipent et gastent les grains et vignes estans en maturité par le moien de la chasse à laquelle ils vacquent journellement. — Aussi aulcuns nobles et aultres aians moullins à vent ou à eau veullent adstraindre les subjects de leurs terres et leurs voisins aller faire mouldre en leurs moullins où ils ont gens depputez pour ce faire qui sont de mauvaise foy et ne rendent de moulture que le tiers

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