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DE GUILLAUME DE NANGIS

tantinople, mourut à Thessalonique, la dixième année de son règne. Après sa mort, les Francs et les Latins élurent unanimement empereur des Grecs, et envoyèrent chercher en France par une solennelle députation, Pierre de Courtenai, comte d’Auxerre, parent de Philippe, roi de France, et beau-frère de feu l’empereur Henri. Ayant reçu les députés, il accepta l’élection, et vint à Rome avec sa femme Yolande, comtesse de Namur, laissant à Namur deux fils, qu’il avait eus d’elle. Le pape Innocent étant mort, Honoré III, Romain de nation, fut le cent quatre-vingt-unième pape qui gouverna l’Église de Rome. Jean, roi d’Angleterre, mourut. Son fils Henri, enfant de dix ans, lui succéda, et fut couronné roi par Galon, légat de l’Église romaine ; c’est pourquoi Louis, fils du roi de France, se fiant aux Anglais, mit en liberté les otages qu’il en avait reçus, et, congédiant son armée, s’en retourna en France pour en rassembler une plus forte.


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Louis, fils de Philippe, roi de France, ayant, après Pâques, rassemblé une multitude d’hommes d’armes, tant à cheval qu’à pied, repassa en Angleterre, fort mécontent de ce qu’un certain nombre de nobles de ce pays, au mépris de leurs sermens, avaient, en son absence, abandonné son parti et passé dans celui du nouveau roi. Pendant qu’il assiégeait Douvres, Thomas, comte du Perche, qui était venu à son secours, fut tué à Lincoln par la fourberie des Anglais. Dès que Louis l’apprit, s’apercevant par là de la trahison et de l’infidélité des Anglais, il brûla ses machines, et se transporta à Londres avec toute son armée ; se voyant ensuite trahi par les barons anglais, en butte à la haine de tout le royaume, et toutes les portes