Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
168
CHRONIQUE

en France. Mais dans le même temps revint du pays d’outre-mer en France le saint roi Louis, fils de la paix et de la concorde, qui établit ensuite la paix entre eux.

Haalon, très-puissant prince des Tartares, s’empara de Bagdad, ville des Sarrasins, et résidence des califes, et fit mourir de faim le calife lui-même. Pendant qu’il était en proie à une violente faim, Haalon fit placer devant lui de l’or, pour lequel il avait été excessivement passionné, et lui dit « Mange ce mets, que tu as tant aimé. »


[1255]

Wiliquin, roi des Romains, appelé aussi Guillaume, fut tué par les Frisons. Après sa mort, les électeurs s’étant divisés en deux partis, les uns élurent le roi d’Espagne, et les autres Richard, comte de Cornouailles, frère de Henri roi d’Angleterre. Mais enfin Richard, par le secours de ses richesses, fut couronné à Aix-la-Chapelle. Les habitans de Turin, par le conseil des habitans d’Asti, prirent pour leur seigneurie le comte de Savoie. L’Église romaine, mécontente de ce que la souveraineté de Turin lui avait été conférée par Guillaume, roi des Romains, et par l’église de cette ville, excommunia les habitans de Turin et d’Asti, en Lombardie, et fit confisquer par le saint roi de France Louis les biens qu’ils possédaient dans son royaume. Ladite ville de Turin fut assiégée par Boniface évêque de Lyon, et par Pierre de Savoie, frères dudit Thomas, mais ils ne purent s’en emparer ; Brancaléon de Bologne, serviteur de la ville de Rome, qui cultivait avec zèle la paix et la justice, fut, par le conseil de quelques cardinaux et nobles de Rome, dans une sédition qui s’était élevée, assiégé