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DE GUILLAUME DE NANGIS

dans le Capitole. S’étant rendu, il fut mis en prison par le peuple ; mais ayant enfin été livré aux nobles, il fut emprisonné dans une certaine ville où on lui fit subir de mauvais traitemens. S’il n’eût eu à Bologne des otages des Romains, les Romains l’eussent tué, parce que dans l’exercice de la justice, il n’avait pas épargné leurs habitudes de rapine. Les habitans de Bologne, quoique interdits par le pape, ne voulurent remettre leurs otages qu’à condition qu’on leur rendrait leur concitoyen.

Marguerite, comtesse de Flandre et du Hainaut, voyant que Florent, comte de Hollande, fils du feu roi Wiliquin, défendait contre elle ses fils, Jean et Baudouin, qu’elle avait eus de Bouchard seigneur d’Avesnes, et les recevait en Hollande, leva contre eux, dans son pays, une armée considérable qui fut commandée par ses deux fils, Gui et son frère, nés du seigneur de Dampierre, les comtes de Guines et de Bar, et Hérard de Valéry, fameux et vaillant chevalier. Etant venus par mer au rivage de Hollande, trahis par un certain chevalier du parti ennemi, ils tombèrent au pouvoir du comte de Hollande. Le comte de Guines et les Frisons qui s’étaient réunis à cette expédition, non pour porter secours mais pour y faire du gain, enlevèrent Hérard de Valery et le comte de Bar ; mais ensuite, en ayant reçu de fortes sommes d’argent, ils les rendirent sains et saufs à leurs gens.


[1256]

On vit se renouveler la discorde qui s’était élevée, parmi les frères Prêcheurs et Mineurs, et les autres religieux étudians à Paris, contre maître Guillaume de Saint-Amour, chanoine de Beauvais, au