Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
245
DE GUILLAUME DE NANGIS

laissés en ce pays par le roi avec les préparatifs de guerre, réprimèrent souvent les entreprises et les excursions fréquentes des Flamands sur la terre d’Arras, et en étant venus aux mains avec eux la veille de la Saint-Nicolas auprès d’Aire, ils en tuèrent environ huit cents dans le combat.

Charles, comte de Valois, ayant appris la mort de ses chers nobles en Flandre, touché des malheurs du roi et du royaume, conclut, par le conseil de ses gens, avec Frédéric et les Siciliens, un traité qui portait que Frédéric épouserait Eléonore, fille du roi de Sicile, et posséderait en paix et tranquillité pendant toute sa vie l’île entière de Sicile, sans porter le nom de roi. Charles et Robert, duc de Calabre, fils du roi de Sicile, qui était présent au traité, devaient faire tous leurs efforts pour engager le roi d’Aragon et le comte de Brienne à céder tranquillement à Frédéric leurs prétentions sur les royaumes de Chypre et de Sardaigne, qu’ils disaient leur appartenir et, avec le consentement du pape, Frédéric devait tâcher de conquérir lesdits royaumes à ses propres frai ; autrement ils devaient sur leurs États lui fournir un équivalent de ceux de Chypre et de Sardaigne. Si la chose ne pouvait se faire sans de grandes difficultés, Charles, roi de Sicile, devait être tenu, après la mort de Frédéric, de donner cent mille onces d’or pour acheter des domaines et des revenus aux enfans qu’il aurait eus d’Eléonore, fille du roi. Frédéric et son frère, roi d’Aragon cédaient alors au roi de Sicile tout ce qu’ils avaient conquis depuis long-temps dans la Pouille ou la Calabre. Toute injure, rancune, offense de part et d’autre, devait être