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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/279

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CHRONIQUE

entre autres erreurs hérétiques que, de même qu’au temps de la loi de nature ou loi mosaïque la religion et la justice régnaient par le Père, dont elles sont l’essence 24, et que le Fils avait régné par la sapience depuis le temps de l’arrivée du Christ jusqu’à l’arrivée du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, de même, depuis son arrivée jusqu’à la fin du monde, le Saint-Esprit qui est amour, devait régner par la clémence. Ainsi la première loi avait été une loi de religion et de justice, la seconde une loi de sapience, et la troisième, qui est la loi actuelle, devait être une loi d’amour, de clémence et de charité ; en sorte que tout ce qui était demandé au nom de la charité, même l’acte de la fornication charnelle, pouvait être accordé sans péché, et que, bien plus, il n’était pas permis de le refuser sans pécher ce qui parait une abominable hérésie à tout catholique ou fidèle. Ces erreurs furent dans le temps de Philippe, en 1312, renouvelées par Amaury de Lèves, près de Montfort, mentionné dans la décrétale Damnamus. Edouard, roi d’Angleterre, prince habile et rusé, et heureux dans les combats, mourut dans un âge avancé, la trente-cinquième année de son règne. Il eut pour successeur au trône d’Angleterre et à la domination de l’Irlande Edouard son fils, qu’il avait eu de la comtesse de Ponthieu. Il laissait trois autres fils, dont l’aîné, Thibaut, eut en possession le comté de Cornouailles. Il les avait eus de Marguerite, sa femme, sœur du roi de France, qui survécut à Edouard.


24. II a été nécessaire ici de suppléer la phrase du texte, que des mots évidemment omis rendaient inintelligible.