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DE GUILLAUME DE NANGIS

abbés, et de beaucoup d’autres placés sur deux rangs, ce qui fut un grand sujet de joie pour les siens, et de tristesse pour ses ennemis.

Après avoir reçu la couronne impériale, desirant, comme Auguste, étendre davantage la gloire de son nom, il se hâta d’assiéger avec courage et de soumettre par la force de ses armes les villes d’Italie rebelles à sa domination. Quittant la ville de Rome, il se rendit le 15 du mois de juillet à Todi, où il fut reçu avec honneur, et de là marcha vers Pérouse. Les Pérousiens n’ayant pas voulu le recevoir, il livra au fer et aux flammes un grand nombre de métairies et maisons du comté, arracha les fruits et les vignes, et força quelques châteaux. Il vint ainsi a Arezzo, à la distance de près de cent milles de la ville de Pérouse, et y fut reçu avec joie et honneur le vingtième jour du mois d’août. Ensuite, s’emparant de Mont-Garche et du château de Saint-Jean, dans le comté des Florentins, il prit encore un château appelé Ancise, après avoir livré un combat avec le podestat et cinq cents hommes d’armes. Enfin, au mois de septembre, abordant à Florence, il assiégea cette ville depuis Sainte-Croix jusqu’à l’hôpital Saint-Gal, et en détruisit et brûla toute une partie. Il livra un combat à la porte de Sainte-Candide, et, après avoir triomphé par sa valeur, passant l’Arno, il vint à une vallée appelée Héma, près Sainte-Marguerite. Quelques chevaliers de Lucques et de Sienne ayant attaqué ses gens, ils furent repoussés par un seigneur de Flandre, maréchal de son armée, jusqu’à la porte de Saint-Pierre, et dans cette affaire ils perdirent un grand nombre des leurs. Ensuite, lorsqu’après avoir campé à Saint-Cassien, il