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DE GUILLAUME DE NANGIS
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Le jour de la Pentecôte, Philippe, roi de France, créa chevalier, c’est-à-dire ceignit de l’écharpe de chevallier, Louis, son fils aîné, roi de Navarre, comte de Champagne et de Brie et ses frères Philippe et Charles, ainsi que Hugues duc de Bourgogne, Gui comte de Blois, et beaucoup d’autres nobles du royaume, en présence d’Edouard roi d’Angleterre, et de la reine Isabelle, fille du roi de France, venue en France avec une noble suite d’Anglais pour honorer leur entrée dans la chevalerie. Vers le même temps, le mercredi après la Pentecôte, Philippe roi de France, ses trois fils déjà faits chevaliers, Edouard roi d’Angleterre, et les grands du royaume d’Angleterre, reçurent la croix des mains du cardinal Nicolas, envoyé à cet effet par le souverain pontife, pour passer au secours de la Terre-Sainte. Une foule nombreuse de commun peuple ayant entendu les prédications à ce sujet, entreprit bientôt dévotement ce voyage. Vers la fête de la Madeleine, le prince de Tarente prit en mariage la fille du comte de Valois et de Catherine sa femme, héritière de l’empire de Constantinople, et emmena avec lui la sœur de cette princesse, quoique jeune, pour la marier à son fils. Le mardi après la fête de la Madeleine, les barons et prélats de France s’étant, par ordre du roi, rassemblés à Courtrai, il fut conclu entre le roi et les Flamands un traité qui portait que les Flamands paieraient complètement au roi la somme convenue, et feraient démolir leurs forteresses dans un espace de temps fixé, commençant dès ce moment à détruire Bruges et Gand, et continuant jusqu’à l’entière démolition des autres forteresses. Les travaux devaient se faire partout à