teusement tromper et jouer avec trop de promptitude et de facilité par les ennemis auxquels elle avait prêté trop de foi.
Vers le même temps, les électeurs s’étant rassemblés à Francfort pour élire un roi des Romains ne purent s’accorder, les uns donnant légitimement leur suffrage à Louis, duc de Bavière, et d’autres a Frédéric, duc d’Autriche. Ledit Louis l’emportant sur l’autre par les efforts de sa prudence et par la puissance des armes et le courage de ses partisans, sans rien obtenir sur l’esprit de ses adversaires, fut à Aix-la-Chapelle, vers la fête de la Nativité, couronné du diadème royal des Romains. Plus tard, le duc d’Autriche fut couronné vers la fête de la Pentecôte par l’archevêque de Cologne qui favorisait sa cause ; mais ce ne fut pas à Aix-la-Chapelle.
Une extorsion injuste, une exaction inique et d’un
nouveau genre, inaccoutumée dans le royaume de
France, commença d’abord à Paris, et se répandit de
là par tout le royaume, où on exerça des exactions,
sous le prétexte des dépenses faites dans la guerre
de Flandre ; c’est à savoir que tout acheteur et tout
vendeur furent forcés de payer au roi, dans les mains
de ses conseillers, satellites et agens, dix deniers par
livre parisis de chaque chose vendue et achetée. Plusieurs
nobles et gens du commun, les Picards et les
Champenois 34, liés ensemble par un serment pour
la défense de leur liberté et de celle de leur pays, ne
pouvant aucunement souffrir cette exaction, s’y opposèrent
vigoureusement, et obtinrent enfin la liberté
qu’ils souhaitaient, l’extorsion cessant entièrement et
34. Il y a ici une lacune dans le texte.