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DE GUILLAUME DE NANGIS

complètement par l’ordre du roi, non seulement dans leurs terres, mais par tout le royaume de France. Quelques gens ont dit que ces exactions n’étaient pas venues de lui-même, mais lui avaient été suggérées par le conseil des méchans.

Philippe, roi de France, fut retenu par une longue maladie, dont la cause inconnue aux médecins fut pour eux et pour beaucoup d’autres le sujet d’une grande surprise et stupeur ; d’autant plus que son pouls ni son urine n’annonçaient qu’il fût malade ou en danger de mourir. Enfin il se fit transporter par les siens à Fontainebleau, lieu de sa naissance. Là, peu de jours après, voyant approcher le moment de sa mort, pourvoyant avec soin et sagesse à sa maison et à ses affaires domestiques, il investit du comté de la Manche et du territoire environnant, le seigneur Charles son plus jeune fils, à qui il n’avait encore assigné aucun héritage. S’appliquant avec encore plus de zèle au salut de son ame, il fit cesser entièrement et complètement les exactions de la maltôte dont il avait entendu parler, et qui lui déplaisaient infiniment. Enfin, après avoir relu son testament avec une grande attention et l’avoir disposé sagement autant qu’il fut en son pouvoir, il donna à son fils aîné, déjà roi de Navarre des conseils salutaires et pleins de sagesse, lui ordonnant de les suivre, et le menaçant, en cas du contraire, de la malédiction paternelle et divine ; il lui recommanda spécialement et particulièrement, parmi les saintes églises catholiques, celle de saint Denis, patron spécial du royaume de France. Enfin après avoir, en présence et à la vue