Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
324
CHRONIQUE

était mort peu de temps auparavant ; mais il avait plusieurs filles, dont il donna l’aînée en mariage au duc de Bourgogne. Comme on craignait une guerre avec les Flamands, on conclut jusqu’à la fête suivante de Pâques une trêve qui, après ce terme, fut prolongée jusqu’à la fête suivante de la Pentecôte, et enfin comme auparavant jusqu’à la Pâque suivante. Vers le même temps, le roi circonvenu, comme on le croit, par les paroles et les prières des amis d’Enguerrand, qui avait été pendu, consentit à ce qu’il fût ôté du gibet et enterré au milieu du chœur de l’église des frères Chartreux à Paris, où son frère Jean, archevêque de Sens, avait été déposé aussitôt après sa mort ; il reçut donc la sépulture ecclésiastique et fut renfermé sous la même pierre que son frère.

Le pape Jean XXII fit par une bulle publier à Paris et dans d’autres villes célèbres pour les études, les statuts appelés vulgairement les Clémentines, parce qu’ils avaient été établis par le souverain pontife Clément, dans le concile de Vienne ; ils avaient été suspendus, pour un temps, à cause d’un grand nombre d’excommunications, suspensions et autres peines de droit qu’ils contenaient et qui paraissaient trop sévères. Le pape Jean ordonna de les observer, sous peine des punitions portées dans ces statuts, ce qui troubla beaucoup les Béguines, parce qu’on y supprimait sans aucune distinction leur ordre tout entier ; mais malgré cette condamnation, l’ordre des Béguines subsista toujours, car leur nom et leur règle persistent encore dans l’Église, et leur ordre, par la permission du pape, est devenu une sorte de communauté. En effet, il vaut mieux que ces femmes