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DE GUILLAUME DE NANGIS

part du roi de France, fit publier dans les villes situées sur le chemin des Pastoureaux, qu’on leur fit résistance et qu’on défendît les Juifs comme étant sujets du roi mais beaucoup de Chrétiens, contens de voir périr les Juifs, refusaient d’obéir à cet ordre, disant qu’il n’était pas juste de prendre le parti de Juifs infidèles et jusqu’alors ennemis de la foi chrétienne, contre des fidèles et catholiques ; ce que voyant, le sénéchal défendit sous peine capitale qu’au moins personne prêtât secours aux Pastoureaux. Une nombreuse armée ayant été rassemblée contre eux, les uns furent tués, d’autres renfermés dans diverses prisons le reste ayant recours à la fuite fut bientôt réduit à rien. Ledit sénéchal s’avançant vers Toulouse et les environs, où ils avaient commis beaucoup de dégâts, en fit pendre à des arbres, vingt dans un endroit, dans l’autre trente, plus ou moins, et laissa à ceux à venir un exemple terrible pour les empêcher de se résoudre facilement à commettre de tels crimes. Ainsi cette expédition déréglée s’évanouit comme une fumée, parce que ce qui dans le principe n’a rien valu a bien de la peine ensuite à valoir quelque chose.

Matthieu commandant de Milan ayant appris quel urgent besoin de vivres avaient les Gibelins de Verceil, à cause du siège de la ville par Philippe, comte, de Valois, et plusieurs nobles de France, aidé par les Lombards-Guelfes, envoya à leur secours son fils Galéas. Le seigneur Philippe ayant appris son arrivée envoya vers lui pour lui demander s’il avait le projet de combattre contre lui, il répondit qu’il n’était pas dans son intention de combattre avec personne de