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CHRONIQUE

enterré à Paris, dans le monastère des frères Minimes. Cette même année, le roi n’étant plus marié, et craignant qu’un si noble trône manquât de successeurs, épousa à la fête de l’apôtre saint Matthieu, à Provins château royal, Marie, aimable jeune fille de Henri, naguère empereur et comte de Luxembourg, et sœur du roi de Bohême.

Le comte de Flandre étant mort, Louis, fils aîné du comte de Nevers et marié à une fille du feu roi, fut créé comte de Flandre, quoique Robert, fils puîné du feu comte, aidé du comte de Namur, se fût emparé de quelques châteaux et forteresses de Flandre, malgré la promesse qu’il avait faite au roi, au mariage de sa fille. Les communes de Flandre, se rangeant du parti de Louis, jurèrent de ne pas recevoir d’autre comte que lui, et signifièrent même au roi que s’il recevait pour le comté de Flandre un autre hommage que celui du seigneur Louis, les Flamands gouverneraient eux-mêmes leurs villes et se passeraient de comte. Ainsi, malgré quelques oppositions, Louis fut reçu paisiblement par le roi pour l’hommage et la souveraineté du comté.

Vers ce temps il s’éleva en Angleterre une grave dissension entre le roi d’Angleterre et plusieurs barons, à la tête desquels était le comte de Lancaster, homme puissant en Angleterre, et d’une haute noblesse, car il était oncle du roi de France par sa mère, et frère du roi d’Angleterre par son père. Le roi ayant voulu introduire en Angleterre des innovations injustes et contraires au bien général du royaume, ce qu’il n’avait pu faire, disait-on, sans le consentement de ces barons, d’autant qu’ils le disaient imbécile et