été entendus, Jean du prieuré et Jean de Persan furent condamnés aux flammes comme auteurs de ce maléfice ; mais leur supplice ayant été un peu différé, l’un d’eux mourut ; ses ossemens furent brûlés en exécration de son crime et l’autre, le lendemain de la Saint-Nicolas, termina sa misérable vie au milieu des flammes. L’abbé, l’apostat et les chanoines réguliers qui avaient fourni, pour l’exécution du maléfice, le saint chrême et l’huile sainte, furent entièrement dégradés et renfermés à perpétuité dans diverses prisons pour subir différentes punitions, selon qu’ils étaient plus ou moins coupables. La même année, le livre d’un moine de Morigny près d’Etampes, qui contenait beaucoup d’images peintes de la sainte Vierge et beaucoup de noms, qu’on croyait et assurait être des noms de démons, fut justement condamné à Paris comme superstitieux, parce qu’il promettait des délices et des richesses, et tout ce qu’un homme peut désirer, à celui qui pourrait faire peindre un tel livre, y faire inscrire deus fois son nom, et remplir encore d’autres conditions vaines et fausses.
La même année, le seigneur de Parthenay, homme noble et puissant dans le Poitou, fut gravement accusé auprès du roi de France de beaucoup de faits hérétiques que, pour l’honneur, aucun Catholique ne doit redire, par le frère Maurice de l’ordre des Prêcheurs et Breton de nation, envoyé en Aquitaine par le pape comme inquisiteur de la perversité hérétique. Le roi, adoptant ces accusations avec une trop grande précipitation, conduit en cela cependant, comme je le crois, par son zèle pour la foi, sans que la moindre délibération eût été préalablement faite à ce sujet,