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DE GUILLAUME DE NANGIS

fit saisir et appeler à Paris à son audience ledit seigneur de Parthenay. Tous ses biens ayant été saisis et mis en la possession du roi, il fut amené à Paris, et renfermé pendant quelques jours dans la maison du Temple. Ensuite, en présence d’un grand nombre de prélats et dudit seigneur en propre personne, ledit inquisiteur exposa contre lui beaucoup d’articles d’accusation d’hérésies, demandant qu’il y répondit et jurât de dire la vérité. Mais après beaucoup d’accusations contre ledit inquisiteur, le comte soutint qu’il était inhabile à remplir son office, ne voulut point faire de serment ni de réponse, et en appela à la cour de Rome pour être entendu, en tout cas qu’il dût l’être ; ce que voyant, le roi, qui ne voulait fermer à personne le chemin de ses droits, après lui avoir restitué ses biens en entier, l’envoya sous une sûre garde vers le souverain pontife. Ledit inquisiteur ayant, en présence du pape, exposé lesdits articles contre ledit noble, le pape lui assigna d’autres auditeurs, ordonnant audit inquisiteur que, s’il avait à porter accusation contre lui, il le fit devant ces auditeurs et ainsi, suivant la coutume de la cour de Rome, cette affaire traîna en longueur.

A la fin de cette année, le jeune Louis, venant dans la ville de Bruges, fut gracieusement reçu de tous ; et ayant accordé aux habitans beaucoup de libertés, fit par là renaître de grandes joies ; mais ce qui leur déplaisait souverainement, c’est que, négligeant les conseils des Flamands, il se servait de ceux de l’abbé de Vézelai, fils de feu Pierre Flotte, tué devant Courtrai avec Robert comte d’Artois, qu’ils regardaient comme ennemi mortel des Flamands, à