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CHRONIQUE

préparaient de tout leur pouvoir à la guerre. Le roi envoya en Gascogne, à la tête d’une troupe choisie d’hommes de guerre, son oncle, le comte de Valois avec Philippe et Charles, fils dudit oncle, et le seigneur d’Arras, comte de Beaumont le Roger. Le comte de Valois s’étant avancé jusqu’à Agen, cette ville se rendit volontairement à lui sans combat. Ayant appris que le frère du roi d’Angleterre et les Anglais demeuraient dans une ville appelée Régale et vulgairement en français La Réole avec une forte troupe d’hommes de guerre, il s’en approcha avec son armée. Mais quelques-uns des nôtres s’étant avancés trop près d’une porte, et ayant témérairement provoqué ceux de la ville au combat, le seigneur de Florent fut tué dans cette affaire avec quelques autres chevaliers, et ils furent honteusement vaincus. Supportant avec peine cette défaite, le comte de Valois fit dresser les machines et tous les engins nécessaires à la destruction de la ville, qu’il assiégea de telle sorte que de tous côtés furent également interdites l’entrée et la sortie. Les assiégés se voyant, eux et leurs biens, menacés de tous côtés, offrirent aussitôt des conditions de paix. Il fut arrêté que la ville serait rendue, que les habitans qui voudraient demeurer dans le parti du roi d’Angleterre pourraient librement se transporter en d’autres endroits, vie et bagues sauves ; que ceux qui voudraient rester jureraient fidélité au roi de France, et obéiraient aux gardiens établis par lui en ce château. Ledit Edmond, chef de cette guerre, frère du roi d’ Angleterre par son père, et neveu du seigneur Charles par sa mère, eut la permission de s’en retourner