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DE GUILLAUME DE NANGIS

vers le roi d’Angleterre, afin que, si le roi d’Angleterre voulait observer le traité comme il l’avait promis au roi de France à Paris, la paix fût fermement établie entre eux ; autrement ledit Edmond devait revenir vers le seigneur Charles pour être livré à la volonté du roi ; c’est pourquoi on donna en otage quatre chevaliers anglais, et on conclut une trêve pour jusqu’à la fête suivante de Pâques. Ainsi relâché, Edmond retourna en Angleterre par Bordeaux ; beaucoup de gens dirent qu’on aurait dû l’amener d’abord vers le roi, afin qu’avant d’être mis en liberté, il attendît au sujet de cette affaire les ordres du roi. La Réole ayant été prise, on détruisit de fond en comble le château de Montpesat, dont le seigneur était, dit-on, mort auparavant de tristesse et de chagrin. Ainsi toute la Gascogne fut soumise à la domination du roi de France, à l’exception de Bordeaux, de Bayonne et de Saint-Sever, qui sont encore demeurés sous l’obéissance du roi d’Angleterre. Le seigneur Charles, ayant licencié son armée, retourna en France.

Cette année, le pape ordonna aux prélats et à tous les autres, tant religieux que non religieux, chargés du ministère de la prédication, d’annoncer publiquement au clergé et au peuple, en vertu de la sainte obédience, les procédures qu’il avait faites contre Louis, duc de Bavière, défendant, sous les peines réservées à la désobéissance, que personne le dît ni le nommât empereur. Dégageant tous ses vassaux de leur serment de fidélité, il défendit que, tant que durerait sa rébellion et sa désobéissance contre l’Église, personne lui prêtât secours, protection ni conseil ; que celui qui paraîtrait agir autrement, s’il était pré-