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CHRONIQUE

pourquoi il n’y consentit pas, mais ordonna qu’on les assistât toujours, et les combla, selon leur état et sa magnificence, de dons et d’honneurs. Ce fait ne demeura pas caché au pape Jean ; aussi après avoir à ce sujet fait contre lesdits docteurs beaucoup de procédures selon les voies du droit, il fulmina contre eux et le Bavarois une sentence d’excommunication, qu’il envoya et fit proclamer publiquement à Paris et dans d’autres grandes villes.

La même année, le seigneur pape envoya à Milan un grand nombre de stipendiés, avec indulgence plenière ; contre les Gibelins, surtout contre Galeas et ses frères, dont le père, le seigneur Matthieu, vicomte de Milan, était mort excommunié, et contre d’autres Gibelins. C’est pourquoi à ce sujet on dit, non sans motifs, que le pape souffrit justement ces infortunes, l’église ne devant pas se servir contre ses ennemis du glaive matériel, et quelques-uns disant surtout que le seigneur pape avait commencé cette entreprise de son propre mouvement, sans consulter les cardinaux. Le pape se voyant donc appauvri, envoya des députés particuliers dans toutes les provinces du royaume de France, demander aux églises et aux ecclésiastiques de ce royaume, un subside pour poursuivre la guerre en Italie. Le roi de France le défendit, soutenant que c’était contraire aux coutumes du royaume ; mais le seigneur pape lui ayant écrit à ce sujet, le roi réfléchissant au je donne pour que tu donnes, lui accorda facilement sa demande. C’est pourquoi le pape accorda au roi pour deux ans la dîme sur l’Église. Ainsi, pendant que l’un tond la malheureuse Église, l’autre l’écorche. Ce subside pour