Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/145

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quand vous aurez reçu cette onction sacrée ; vous pourrez saisir et étouffer le serpent, vous foulerez aux pieds les serpents et les scorpions. Mais à côté de ces dons précieux, il y a un châtiment sévère. Une fois qu’on est tombé du paradis, on ne peut rester en face du paradis, on ne peut retourner dans le séjour d’où l’on est tombé. Qu’a-t-on en perspective alors ? la géhenne et un ver rongeur aux replis immenses. Mais à Dieu ne plaise que quelqu’un d’entre nous encoure un pareil supplice ! Menons une vie vertueuse, étudions-nous à faire ce qui est bien, ce qui est agréable aux yeux de Dieu. Oui, rendons-nous agréables à Dieu, pour être à l’abri du châtiment et pour jouir des biens éternels, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, conjointement avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, honneur et puissance, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.

HOMÉLIE VII.

QUE PERSONNE DONC NE VOUS CONDAMNE POUR LE MANGER ET POUR LE BOIRE, AU SUJET DES JOURS DE FÊTE OBSERVÉS EN PARTIE, DES NOUVELLES LUNES ET DES JOURS DE SABBAT, PUISQUE CES CHOSES SONT L’OMBRE DE CELLES QUI DEVAIENT ARRIVER, ET QUE JÉSUS-CHRIST EN EST LE CORPS. QUE NUL NE VOUS RAVISSE LE PRIX DE VOTRE COURSE, EN AFFECTANT DE PARAÎTRE HUMBLE PAR UN CULTE SUPERSTITIEUX DES ANGES, EN PARLANT DE CE QU’IL N’A POINT VU, ÉTANT ENFLÉ PAR LES VAINES IMAGINATIONS D’UN ESPRIT CHARNEL, ET NE DEMEURANT PAS ATTACHÉ A CETTE TÊTE D’OU DÉPEND LE CORPS ENTIER, QUI RECEVANT SON INFLUENCE PAR LES VAISSEAUX QUI EN JOIGNENT ET EN LIENT TOUTES LES PARTIES, S’ENTRETIENT ET S’AUGMENTE PAR L’ACCROISSEMENT QUE DIEU LUI DONNE. (CH. 2,16-19 JUSQU’À III, 4)

Analyse.

  • 1. Ne pas se préoccuper des minuties. – Une nouvelle espèce d’hypocrites.
  • 2. Notre vie n’est pas de ce monde ; elle est cachée en Dieu. – Nous paraîtrons avec le Christ, dans la gloire.
  • 3-5. Portrait du nouvel homme. – Nouvelle vie que les chrétiens reçoivent dans le baptême. – De la fragilité de l’homme dans tous les états de la vie. – Contre le luxe effroyable des riches. – Le saint menace de les retrancher de l’Église.

1. Saint Paul avait dit vaguement : « Prenez garde que personne ne vous surprenne, selon une doctrine toute humaine ». Et plus haut encore il avait dit : « Je vous parle ainsi, pour « que personne ne vous trompe par des discours subtils ». Après s’être emparé de son auditoire, et réveillé les esprits, après avoir exposé les bienfaits du Christ et développé ce sujet par amplification, il exprime en ces termes une réprimande : « Que personne donc ne vous condamne pour le manger et pour le boire, pour des fêtes observées en partie, au sujet des nouvelles lunes et des jours de sabbat ». Vous voyez comme il rabaisse ces pratiques. Si vous êtes parvenus, dit-il, à faire ce qu’il y a d’essentiel, pourquoi vous astreindre à des minuties ? « Pour des fêtes observées en partie ». Expression de mépris ; car toutes les anciennes traditions n’étaient plus observées. « Au sujet des nouvelles lunes et des jours de sabbat ». Il n’a pas dit : Ne les observez pas ; mais : « Que personne ne vous condamne ». Il montre par là qu’ils avaient failli à cet égard ; mais ce n’est pas à eux qu’il s’en prend. Ne baissez pas la tête, dit-il, sous de pareilles condamnations. Mais ce n’est même pas là ce qu’il leur dit. Il s’entretient avec eux sans leur fermer la bouche, sans leur dire : Vous ne devez pas condamner ; car ce n’est pas à eux qu’il adresse directement sa réprimande. Il n’a pas dit : Au sujet de ce qui est pur ou immonde, au sujet de la fête des tabernacles, des azymes et de la Pentecôte ; mais : « Au sujet des fêtes observées en partie ». Ils n’osaient pas en effet observer entièrement ces jours, ou s’ils les observaient, ce n’était pas comme des jours de fête. « En partie », c’est-à-dire en grande partie tout au plus ; car le jour du sabbat lui-même n’était pas exactement et strictement observé.

« Puisque tout cela n’était que l’ombre de ce qui devait arriver », c’est-à-dire du Nouveau Testament, « et que Jésus-Christ en est le corps ». D’autres ponctuent ainsi : το δὲ