Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LUI FASSE LA GRÂCE DE TROUVER MISÉRICORDE DEVANT LE SEIGNEUR EN CE JOUR. CAR VOUS SAVEZ MIEUX QUE PERSONNE COMBIEN D’ASSISTANCES IL M’A RENDUES À ÉPHÈSE. (I, 13-18)



Analyse.
  1. Que signifie : « Formam habe sanorum verborum ? »
  2. Que nous avons besoin de miséricorde pour obtenir le salut.
  3. Que les jugements de Dieu sont à craindre.

1. Ce n’était pas seulement par lettres qu’il prescrivait à son disciple ce qu’il devait faire, mais encore par l’enseignement oral. On en voit la preuve dans beaucoup d’autres passages, tel que celui-ci : « Soit de bouche, soit par lettres » ; mais ce passage-ci le démontre encore mieux que tout autre. Il ne lui a donc pas légué un enseignement incomplet, ne le croyez pas ; il lui a communiqué beaucoup d’instructions de vive voix ; ce sont ces instructions qu’il lui rappelle par ces mots : « Proposez-vous pour modèle les saines instructions que vous avez entendues de moi ». Que veut-il dire par là ? Je vous ai tracé, comme ferait un peintre, un portrait de la vertu et de tout ce qui plaît à Dieu ; c’est comme une règle, un archétype, une définition exacte que j’ai déposés dans votre âme. Conservez cela ; et quand vous aurez à décider quelque chose concernant soit la foi, soit la charité, soit la chasteté, tirez de là vos exemples. – Vous aurez en vous-même tout ce qui vous sera nécessaire, et vous n’aurez pas besoin de consulter les autres.

« Gardez le précieux dépôt ». Comment ? « Par le Saint-Esprit qui habite en nous ». Abandonnée à ses seules forces, l’âme humaine serait incapable, après avoir reçu un tel dépôt, de pouvoir le conserver. Pourquoi ? Parce que les voleurs sont nombreux et la nuit profonde. Le diable est toujours là qui nous tend des pièges ; nous ne savons ni l’heure ni l’instant auquel il doit fondre sur nous. Comment donc réussirons-nous à garder ce trésor ? Par le Saint-Esprit ; c’est-à-dire, si nous avons le Saint-Esprit avec nous. Si nous ne repoussons pas la grâce, elle ne nous manquera point. « Si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde la cité, c’est en vain que veillent ceux qui la gardent ». (Psa. 126,1) Voilà notre rempart, voilà notre garde, voilà notre refuge. – Si le Saint-Esprit habite en nous, s’il garde lui-même le dépôt, qu’est-il besoin de préceptes ? C’est afin que nous conservions le Saint-Esprit, que nous le gardions, et que nous ne le fassions pas par nos mauvaises actions. Ensuite, il énumère ses épreuves, non pour décourager son disciple, mais pour affermir son cœur, que, si un jour il était lui-même aux prises avec les mêmes épreuves, il n’en fût pas surpris, en considérant son maître, et en se souvenant de tout ce qui lui était arrivé.

Il est vraisemblable qu’aussitôt après son arrestation il se vit abandonné et privé de toute marque de bienveillance de la part hommes, de tout appui, de tout secours, et qu’il fût trahi par les fidèles eux-mêmes et par ses amis ; c’est ce qu’il veut dire par mots. « Vous savez que tous ceux d’Asie sont éloignés de moi ». Il est probable qu’il y avait à Rome beaucoup d’Asiatiques. Aucun d’eux, dit-il, ne m’a assisté ; aucun ne m’a reconnu, tous se sont détournés de moi, admirez l’élévation de son âme, il se contente de marquer le fait, il n’ajoute pas une parole de blâme. Pour celui qui l’a assisté, il le loue et lui souhaite mille biens. Quant aux autres il ne les maudit pas, il dit simplement : « Phigèle et Hermogène sont de ce nombre. Que le Seigneur fasse miséricorde à la maison d’Onésiphore, parce qu’il m’a souvent soulagé, et qu’il n’a pas eu honte de mes chaînes ; mais qu’étant venu à Rome, il m’a cherché avec grand soin, et il m’a trouvé ». Voyez comme partout il parle de honte et nulle part de danger, pour ne pas effrayer Timothée, quoique sa situation fût pleine de périls. Il avait offensé Néron par la conversion de quelques-uns de ses familiers. À son arrivée à Rome, dit-il, Onésiphore n’a pas évité la rencontre, mais il m’a cherché avec empressement et m’a trouvé.

« Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde devant le Seigneur en ce jour-là. Vous savez mieux que personne combien d’assistances il m’a rendues à Éphèse ». Tels